Des rondeurs, des courbes et quelques ondulations… C’est un petit ovni architectural. Une imposante structure à l’allure futuriste, toute de blanc vêtue, qui vient métamorphoser l’ensemble d’un quartier et même une ville. A Vitrolles, « l’immaculée médiathèque » imaginée par l’architecte parisien Jean-Pierre Lott, ouvre samedi 24 septembre ses portes aux Pins; ce quartier populaire, qui, quelques années plus tôt, amorçait sa grande métamorphose.
Il a fallu à la municipalité, comme aux Vitrollais, faire preuve de patience. Et passer par des concertations publiques, parfois difficiles, avec les habitants du quartier pour mener à son terme l’importante requalification de ce secteur de la ville. Aujourd’hui, le projet de rénovation urbaine (PRU) des Pins touche presque à sa fin. Ce programme a permis la construction ou rénovation de commerces, de logements, d’espaces publics ou encore de bâtiments communaux. L’avenue des Salyens, autrefois véritable autoroute urbaine, a été réaménagée en boulevard urbain où il est désormais agréable de se promener. « Avec ces réalisations, Vitrolles se transforme, les frontières entre les quartiers s’estompent, du lien se tisse et de la cohérence se crée », exprime le maire (PS) Loïc Gachon.
Un carrefour culturel et intergénérationnel
Aujourd’hui, la médiathèque revêt une dimension symbolique de part son implantation et son nom. Erigée au coeur du quartier des Pins, sur un espace baptisé “place de la Liberté”, elle représente ce carrefour entre toutes les cultures et les générations. Dans une commune qui prône le bien « vivre-ensemble », depuis la chute des Mégret, en 2002 – date à laquelle le projet avait été évoqué pour la première fois par feu Guy Obino, ancien maire socialiste de Vitrolles, – il était naturel que cet équipement porte un nom emblématique : “La Passerelle” s’est donc imposée !
« Passerelle » aussi comme pour évoquer ce pont entre le Vitrolles d’hier et celui d’aujourd’hui, entre le présent et l’avenir. « Passerelle » pour ne pas oublier celle qui existait au-dessus de l’avenue des Salyens et qui reliait Les Pins à La Petite Garrigue. D’avril à août 2015, les Vitrollais ont également pu faire des propositions ou voter pour celles qui leur paraissaient les plus pertinentes. Au terme de ces « boîtes à idées », le choix de « La Passerelle » a été validée en conseil municipal le 4 février 2016.
Aux prémices du projet, en 2012, le premier magistrat considérait la médiathèque comme « un outil d’un patrimoine en construction », qui se devait d’être « pertinent à l’ouverture, mais également dans trente ans ». C’est dans cet esprit que tout y a été conçu. Véritable oeuvre architecturale, la médiathèque n’est pas un temple de la culture dans lequel les usagers entre en silence et dans lequel ils se prosternent devant l’autel de la connaissance. C’est un espace évolutif, sans cesse en mouvement, au sein duquel les frontières y sont perméables.
Une « intermédiathèque » unique en France, inspirée de l’Europe du Nord
D’une superficie de 3710 m2, « La Passerelle » repose sur un concept « d’intermédiathèque » unique en France. Dans sa conception, elle est inspirée du modèle des bibliothèques situées en Europe du Nord. C’est-à-dire un lieu où les habitants peuvent se rendre après le travail et où ils se sentiront un peu comme à la maison. S’articulant sur quatre niveaux (le rez-de-chaussée, la mezzanine et deux autres étages), la médiathèque a été pensée comme un pôle de culture et d’animation. Espaces de lecture, son, image, multimédia, presse, un auditorium de 80 places, une salle d’exposition, un café et même des chaises longues à l’extérieur… Elle propose ainsi à tous les publics une nouvelle façon d’accéder à la culture, avec également une plongée dans l’univers numérique.
Ce sont également plus de 64 000 documents, hors périodiques, qui pourront y être consultés. Une partie d’ailleurs a été rapatriée de la bibliothèque George-Sand, qui va désormais être réhabilitée pour accueillir les élèves de l’école de musique et de danse. Georges-Brassens, elle, restera ouverte telle qu’elle l’était auparavant, mais en bénéficiant d’un agrandissement de sa section multimédia.
Affirmer une identité !
A « La Passerelle », désormais, les usagers découvriront une autre façon d’accéder à la culture. Ils pourront littéralement « buller » de plaisir, dans un lieu en forme d’oeuf suspendu au sein de la médiathèque. Il suffit de lever la tête pour apercevoir une sorte de petit cocon douillet à l’atmosphère intimiste, destinée à des activités plus douces (lectures, contes, ateliers d’écriture, petites formes théâtrales ). Parallèlement, la “minothèque” réservée aux enfants jusqu’à 11 ans devrait être plus animée.
On ne vous en dira pas plus sur cette médiathèque qui vient ancrer et affirmer l’identité d’une ville encore jeune. Pour découvrir tous les secrets de La Passerelle, page après page, clic après clic, une seule manière: c’est de vous y rendre, ce samedi, pour l’inauguration officielle. Au programme de cette journée, balades sonores, Les Souffleurs commandos poétiques ou encore jeux surdimensionnés. Une grande fête autour de ce que tous espèrent devenir un joyau du patrimoine vitrollais et métropolitain.