A l’occasion du bilan de l’aéroport Marseille-Provence, jeudi 11 janvier, la question d’une ligne Marseille-New-York a été soulevée. Si la plateforme dispose du potentiel nécessaire « reste à trouver la compagnie aérienne qui dispose de la disponibilité en termes d’avions et puis l’envie », expliquait Julien Boullay, directeur marketing et communication de l’aéroport. L’une des solutions pour accélérer l’ouverture de ce type de ligne pourrait venir de l’A321 Néo d’Airbus, qui arrive sur le marché. Avec une capacité de sièges de l’ordre de 200/220 passagers (en fonction de la configuration décidée par la compagnie aérienne), l’appareil serait visiblement idéal pour desservir des aéroports de région, comme Marseille. Il permettrait également d’opérer davantage de fréquences par semaine que des avions d’une plus importante capacité tel que le A330.
Des compagnies aériennes low-cost long courrier, à l’image de Norvegia, XLairways, Airtransat… ont déjà passé commande pour ce nouvel appareil. Si Julien Boullay se dit «confiant » sur la réouverture, dans les deux à trois ans à venir, de cette ligne exploitée par XLAirways en 2013 et 2014, reste que le segment Amérique du Nord est l’un des plus concurrentiel en France. Au départ de Paris, les compagnies se livrent une guerre féroce, « donc une guerre des prix terrible, ajoutait le nouveau président du directoire de l’aéroport Marseille-Provence, Philippe Bernand. C’est extrêmement compliqué pour des aéroports en région, bien que le marché existe, d’arriver à développer une offre qui puisse être compétitive par rapport à une politique agressive de dupping qui se fait sur des grands hubs comme Paris. Le plus grand obstacle, c’est le centralisme parisien et la guerre farouche des prix». Philippe Bernand est également confiant : « Lorsqu’on a la chance de trouver des compagnies qui font le pari des aéroports régionaux, et AirCanada en est un très bel exemple, on voit qu’il y a des réussites à la clé, mais tout ceci doit se faire dans des conditions économiques saines. Les compagnies nord-américaines n’ont pas forcément envie d’aller se battre avec AirFrance qui a la capacité de faire plonger les prix pour maintenir des positions dominantes sur le segment Amérique du Nord.»
La volonté de développer une ligne vers la Chine est également une des priorités de la plateforme. « On a, à l’horizon 2025, un objectif de 15 ouvertures de lignes long courrier. Nous sommes à ce titre en discussion avec plusieurs compagnies et tours opérateurs chinois, mais nous ne sommes pas les seuls. C’est donc un sujet sensible où là encore, la concurrence est forte… »