Face à la crise sanitaire inédite, de nombreuses Alliances Françaises ont dû fermer leurs portes au public et mettre en place des solutions alternatives. A Aix-en-Provence, les locaux implantés en centre-ville depuis 2013 sont vides depuis le début du confinement. Près de 500 élèves ont vu leur cours stoppés en pleine session. « On a été pris de court, il a fallu vite réagir pour garder une dynamique d’apprentissage avec les groupes d’élèves », raconte Adrien Chalancon, le responsable pédagogique.
Dès le 18 mars, l’équipe enseignante a mis en place une plateforme « e-learning » à disposition. Même si l’enchaînement des événements n’a pas permis de conceptualiser une pédagogie spécifique, « l’important c’était surtout de maintenir le lien avec les élèves et d’éviter le décrochage », ajoute-t-il. Malgré une certaine réticence au départ à suivre les cours en ligne, les élèves se sont – pour la plupart – prêtés au jeu. Après de nombreuses réflexions quant à la manière de procéder, les cours en ligne ont évolué et les nouvelles technologies ont permis de maintenir un réel suivi entre élève et professeur.
Vers de nouvelles méthodes d’apprentissage
En plus d’un suivi en classe virtuelle, la plateforme permet la mutualisation du travail hors classe, les élèves peuvent échanger et travailler en groupe. Pour parfaire leur apprentissage de manière ludique, l’Alliance française d’Aix-en-Provence a organisé tout au long du confinement des apéros via l’application Zoom et des événements culturels, comme des quizz autour de la langue française, des tutos de cuisines ou des visites virtuelles de la Provence. « Toutes ces initiatives ont été très appréciées, surtout pour les étudiants étrangers qui n’ont pas pu rentrer chez eux durant cette période. On a réussi à créer du lien social, ils se sont sentis moins seuls face à la situation et de nôtre côté on a maintenu le fil rouge de notre pédagogie“, explique Adrien.
« On a capté un nouveau public, des personnes à l’étranger qui ont profité du confinement pour apprendre le français.»
Adrien Chalancon
La communication autour de ces événements et l’efficacité de la plateforme de cours ont incité de nombreux étrangers à y prendre part. « On a capté un nouveau public, des personnes à l’étranger qui ont profité du confinement pour apprendre le français. C’est très positif, on s’est rendu compte qu’à travers l’apprentissage en ligne on pouvait attirer un autre public ». La crise a permis l’éclosion de nouvelles méthodes et a posé beaucoup de question quant à la manière d’enseigner. « On avance vers de nouvelles stratégies de développement », positive Adrien.
Une reprise progressive
Pour l’heure, les mesures restrictives empêchent un retour des cours au sein des locaux. Mais dès le 29 juin, l’Alliance rouvrira ses portes avec une limite de 10 personnes par classe. Des examens auront également lieu du 24 au 26 juin pour valider les niveaux de français des 130 élèves étrangers inscrits au DELF (diplôme d’études en langue française). Quant aux séjours linguistiques, souvent répartis tout au long de l’été, ils ont pour beaucoup été annulés. « On ne peut pas connaître l’impact sur le long terme, on a vraiment peu de visibilité mais on sait que cette année les élèves étrangers seront plus frileux à l’idée de venir étudier en France. On continue notre travail de réorganisation, pour offrir de nouveaux services, adaptés à la situation », conclut Adrien.
L’Alliance Française aixoise en chiffre :
– Elle accueille plus de 90 nationalités différentes. Les plus représentées sont les Américains, Saoudiens, Chinois, Yéménites, Russes et Allemands.
– Au cours de l’année 2020, elle a accueilli plus de 1500 étudiants sur les deux sites (Aix et Marseille).
– Plus de 500 étudiants ont suivi les cours en ligne entre mi-mars et mi-juin 2020.