La conférence de presse de lancement de la campagne du Mouvement sans précédent (MSP) avait lieu ce vendredi 18 octobre dans le centre de Marseille. Pour l’occasion, une vingtaine de personnalités politiques (voir la liste complète en fin d’article) et citoyennes faisaient face aux journalistes, une façon de montrer la pluralité de ce mouvement qui veut s’imposer comme « une force alternative, au fonctionnement démocratique inédit ».
Inédit également le format de cette conférence de presse, pendant laquelle se sont exprimées pas moins de dix personnes différentes, tant dans le cadre des déclarations initiales que pendant le jeu des questions réponses. Malgré leur absence physique, du fait de la session du conseil départemental qui se tenait en même temps, Benoît Payan et Michèle Rubirola, respectivement conseillers PS et EELV du département des Bouches-du-Rhône, se sont exprimés par Skype.
Le Mouvement sans précédent se dote d’un nom
Exit le MSP, place désormais au « printemps marseillais ». Comme un symbole, c’est Théo Challande, militant du parti EELV, qui en a fait l’annonce, dans un contexte où le parti vert a fait le choix de ne pas faire liste commune avec le MSP. « Ce choix, il a fait l’objet d’une forme d’irritation, de dépit » commente Jean-Pierre Cochet, représentant du mouvement Place publique dans le MSP, ajoutant avoir « avoir toujours des contacts » avec le parti de Sébastien Barles, chef de file EELV à Marseille.
« Les ponts ne sont pas coupés, on discute » précise-t-il, ajoutant que « peu de choses nous séparent. On partage les constats de faire de Marseille une ville plus juste, plus agréable à vivre, plus écologiquement vertueuse. Néanmoins il y a une méthode, des choix, une stratégie qui pour l’heure divergent ». Quant au Pacte Démocratique (appel lancé fin août), dont beaucoup de signataires sont déjà membre du désormais Printemps marseillais, « des discussions existent » soutient Aldo Bianchi, membre du collectif Marseille et moi, ajoutant espérer prochainement « un rapprochement fusionnel, qui sera fait par la pratique et par l’action ».
Pas de têtes de liste pour le moment
Quant à la question de la tête de liste du Printemps marseillais, Jean-Marc Coppola, représentant du PCF, dit que même si elle est « sensible », le mouvement « ne se construit pas autour d’une personne ». « On est des fabricants de renouveau démocratique » insiste-t-il, réaffirmant à l’unisson des autres membres présents le caractère « inédit » de ce rassemblement. « On travaille sur des profils, mais on a pas encore de noms », complète Aldo Bianchi.
Un rassemblement qui se fera sans Samia Ghali (sénatrice des Bouches-du-Rhône), « pas à jour de ses cotisations » selon Yannick Ohanessian, l’un des représentants socialistes du Printemps marseillais. Celui-ci a tenu à repréciser que « le PS est pleinement engagé dans la démarche ». En complément, « il n’y a pas de place pour LREM » déclare Jean-Marc Coppola, balayant la possibilité d’une ouverture au mouvement du président Macron.
Une méthode résolument « nouvelle »
La méthode est l’un des points d’achoppement qui empêchent actuellement l’union de l’ex-MSP avec EELV. Les personnalités présentes ont revendiqué avec force la caractère « inédit » de cette méthode, « fondée sur la collaboration pleine et entière des partis, des associations et des citoyens, engagés sur un pied d’égalité ». Ainsi, le samedi 19 octobre, 64 « référents territoriaux » du mouvement seront réunis « afin d’organiser les chantiers marseillais ».
Chaque référent territorial se verra confier une « feuille de route », qui tiendra compte des spécificités des secteurs investis, desquels remonteront des propositions. En parallèle, une campagne de relance des inscriptions sur les listes municipales sera effectuée sur les marchés de la cité phocéenne, avant un grand meeting de lancement de campagne début décembre. Enfin, Théo Challande a annoncé le lancement d’un site web de campagne dès ce jour.
Quatre axes programmatiques
Ainsi, même si le programme du Printemps marseillais reste encore à construire, quatre « axes programmatiques » ont d’ores et déjà été annoncés. Marseille réunifiée, Marseille gouvernée, Marseille transformée, et Marseille relancée, telles sont les lignes forces qui guideront la campagne de ce mouvement, qui entend porter un « projet de rupture » avec la majorité gui gouverne actuellement la ville.
Ainsi, la culture, l’environnement, les transports, le logement, la réduction des inégalités ou encore le « renouveau démocratique » se sont retrouvés au cœur des préoccupations exprimées par les différents intervenants. « Nous voulons ouvrir une nouvelle page de l’histoire politique marseillaise, construire un nouveau contrat de confiance avec et entre les marseillais » est-il ainsi écrit sur un document de synthèse distribué en marge de la conférence.
Les membres du Printemps marseillais :
> Six membres issus d’associations et de collectifs citoyens : Olivia Fortin et Mathilde Chaboche (Mad Mars), Aldo Bianchi et Gilbert Orsoni (Marseille et moi), Christian Bruschi et Isabelle Bordet (Réinventer la gauche)
> Dix personnalités : Jacques Boulesteix (astrophysicien), Jane Bouvier (militante associative), Enzo Branca (syndicaliste étudiant), Samia Chabani (sociologue et militante associative), Bernard Eynaud (militant associatif), Pierre-Marie Ganozzi (syndicaliste enseignant), Céline Haumesser Bachelier (militante syndicale), Patrick Lacoste (urbaniste et militant du droit à la ville), François Ranise (chef d’entreprise), Eric Semerdjian (spécialiste du développement économique)
> Dix-sept personnalités composant le collège politique : Michèle Rubirola, Stéphane Coppey, Théo Challande (EELV), Norig Neveu (Ensemble !), Pierre Huguet et Alexandra d’Agostino (Génération.s), Cédric Matthews (Gauche républicaine et socialiste), Sophie Camard et Hendrik Davi (LFI), Jean Kergomard (Nouvelle donne), Jean-Marc Coppola et Audrey Garino (PCF), Fred Blanchard (Parti de gauche), Benoît Payan et Yannick Ohanessian (PS), Jean-Pierre Cochet (Place publique), Ahmed Heddadi (Radicaux de gauche)
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