La candidate de La France insoumise, dans la 14e circonscription, a fait de la lutte contre les injustices sociales son cheval de bataille. Hélène Le Cacheux était mardi 30 mai à l’hôpital psychiatrique aixois de Montperrin pour sensibiliser sur la restructuration des services.
« La lutte sociale témoigne toujours d’un ras-le-bol », annonce Hélène Le Cacheux, candidate aux législatives de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône sous la bannière de La France insoumise. Tracts en main, elle est postée devant l’entrée de l’hôpital psychiatrique aixois depuis 7h30. « Les politiques de santé menées par les gouvernements successifs cherchent à rendre la santé rentable, explique-t-elle. Le projet d’établissement de Montperrin écrit en 2014 n’échappe pas à cette recherche de profit. » En cause, la création de trois nouvelles entités : une unité de soins intensifs, un service de géronto-psychiatrie et la centralisation sur site de centres médicaux spécialisés dispatchés dans la ville. Et pour cela, la direction ne prévoit pas de recrutements ni d’augmentation des moyens.
« Ces services spécialisés demandent du matériel adapté, précise Fanny Rumiz, infirmière et membre du syndicat Sud. En géronto, il faut des ascenseurs plus grands, des aides à la toilette, à la mobilité. L’unité de soins intensifs accueille des patients présentant des troubles majeurs du comportement. Sans moyens humains et matériels, une prise en charge satisfaisante paraît difficile. » Comme elle, la quinzaine de salariés réunis pour sensibiliser les autres personnels dénonce le flou qui entoure cette restructuration. « Les projets de soins tardent à être communiqués, les médecins semblent dépenser bien plus d’énergie à négocier le partage des bâtiments qu’à penser les soins qui seront prodigués aux patients. »
L’humain, maillon essentiel
Le remaniement des unités prévoit la fermeture de 16 à 19 lits. « Nous accueillons régulièrement des détenus. Avec l’agrandissement de la prison de Luynes, comment l’hôpital, déjà souvent en tension, va-t-il pouvoir gérer sa mission ? », s’interroge Fanny Rumiz. L’éthique semble devoir rester à la porte des pavillons. Dans la ligne de mire des salariés, les recours à la contention physique et à l’isolement, qui se banalisent. « Quand je suis arrivée il y a dix ans, deux jeux de contention, qui servent à attacher les patients au lit quand cela est nécessaire, en cas de crise le temps que le traitement agisse par exemple, étaient disponibles à l’accueil soignants, poursuit Fanny Rumiz. Aujourd’hui, chaque service est équipé de plusieurs jeux. C’est inquiétant et traduit un profond malaise. » Des contrats précaires qui se multiplient, un manque de formation, de cohésion d’équipes en sont à l’origine.
Pourtant, plus qu’un service de chirurgie, où la technique intervient davantage, l’humain est l’outil de travail le plus essentiel dans un hôpital psychiatrique. « On dépense de l’argent pour construire des bâtiments, mais pas pour recruter du personnel, alors que la profession infirmière connaît du chômage pour la première fois de son histoire, dénonce la syndicaliste. On nous a dit que le recrutement était difficile, manque de postulants. Mais ces offres d’emploi, elles ne sont nulle part ! »
Combats sociaux
Les représentants du personnel ont interpellé plusieurs candidats aux législatives. Hélène Le Cacheux est, selon eux, le soutien le plus fiable. « Chaque année, de plus en plus de richesses sont créées, pourtant le système de santé se détériore. Alors je réponds présente quand il faut tracter et militer. » Car c’est sa façon de lutter, depuis son premier engagement politique en 1996 au sein du Parti socialiste. « Puis, quand Vitrolles, Marignane et Toulon sont tombés aux mains du Front national, j’ai pris un virage à gauche ».
Cette mère de quatre enfants, fervente défenseure de la cause des femmes, se veut la porte-parole de ceux qui n’ont pas la voix assez forte pour se faire entendre. « En tant que mère au foyer, je cochais toujours la case « autres » des catégories socio-professionnelles. Autres, comme si l’on existait pas. Je veux défendre ces femmes qu’on réduit parfois à des génitrices. » Alors elle descend dans la rue, tracte, milite et soutient les causes qui lui tiennent à cœur. A Rousset, elle a reçu les salariés d’une entreprise de médicaments, qui eux aussi, en ont “ras-le-bol”. A la liste de ses combats, la lutte des salariés de Nexis à Trets, ou celle des femmes de chambre à Marseille. « Les législatives, c’est le mandat qui m’intéresse le plus, confie cette quinquagénaire qui habite à Célony. Parce que la loi est l’outil le plus efficace pour la paix sociale, et puis parce que c’est l’occasion de donner plus de visibilité à des conflits sociaux locaux. »