Sylvie Andrieux, députée de la 3ème circonscription des Bouches-du-Rhône (photo archives), ne pourra pas être candidate à sa réélection. Elle a été condamnée définitivement le 09 novembre 2016 lorsque la Cour de Cassation a rejeté son pourvoi, ce qui rend définitive sa peine de quatre ans de prison, dont trois avec sursis assortie de 100.000€ d’amende et de cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics. La course à sa succession est donc lancée et plusieurs candidats sont dans les starting-blocks.
Gauche fracturée
Au Parti Socialiste, la désignation par le vote des militants a fait émerger Anne Di Marino, conseillère départementale, réputée proche de Sylvie Andrieux. Cette circonscription étant réservée sur le quota femmes, Christophe Masse (qui souhaite être élu député sur cette circonscription) n’a pas pu se présenter à la désignation des militants. Selon nos informations, il a pesé de tout son poids dans les instances nationales du parti pour que le PS accepte d’investir un candidat masculin sur cette circonscription. Il a soutenu Manuel Valls pendant la primaire de la Belle Alliance Populaire. Le 27 février, il a publié un communiqué dans lequel il déclare soutenir « Emmanuel Macron dans son combat présidentie l». Il s’est lui-même déclaré candidat aux législatives. Aura-t-il l’investiture En Marche ? Cité par Le Monde à ce sujet, il a répondu : « je suivrai la procédure comme les autres. »
Une autre figure locale du Parti Socialiste, Sarah Soilihi, a dans un premier temps fait acte de candidature en tant que dissidente. Contactée par Gomet’, elle nous a expliqué qu’elle se ralliait désormais au candidat ou à la candidate qui sera investi(e) par la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Espoir à droite et au FN
A droite, Richard Miron a été très tôt investi par son parti les Républicains. L’adjoint aux sports de la ville de Marseille re-tente sa chance sur ce territoire après son solide score de 2014, quand la liste qu’il menait a réuni 32.14% des suffrages exprimés, talonnant la liste Union de la gauche menée par Garo Hovsepian. Parti en campagne très tôt, il est accompagné par sa suppléante Josepha Colin.
Antoine Maggio, conseiller municipal et communautaire élu dans le secteur sur la liste Front National, ancien proche de Stéphane Ravier, sera candidat sans étiquette aux législatives. Il était le binôme de Sandrine d’Angio aux départementales de 2015 sur un canton allant des Chartreux à Saint-Just.
Au Front National, l’investiture est convoitée. Il s’agit du seul territoire remporté aux municipales de 2014. Logiquement, Stéphane Ravier, le sénateur-maire des 13ème et 14ème arrondissements ne devrait pas être candidat étant donné ses deux mandats actuels, dont celui de parlementaire. En 2012, il avait perdu contre Sylvie Andrieux au second tour, avec moins d’un point d’écart dans un duel particulièrement serré. En 2017, l’investiture du FN sera attribuée au niveau national, de façon très opaque, et normalement révélée à la mi-mars.
A ce jour, les militants locaux n’ont donc aucune idée de qui sera leur candidat sur cette circonscription gagnable. Un observateur avisé de la vie politique locale nous confie cependant le nom de Sandra d’Angio. Nièce de Stéphane Ravier, elle est actuellement adjointe d’arrondissements déléguée à la petite enfance, conseillère municipale et conseillère communautaire. Elle fait partie de la garde rapprochée du sénateur-maire, qui l’avait envoyée aux élections départementales dans un canton particulièrement favorable avec Antoine Maggio, depuis tombé en disgrâce. Elle avait perdu au second tour face à Denis Rossi et Haouaria Hadj-Chikh. L’autre principale hypothèse au FN serait le parachutage d’un candidat d’envergure nationale.