La déception pas tout à fait évacuée, le candidat La République en marche de la 1er circonscription des Bouches-du-Rhône, Pascal Chamassian, a réagi au micro de GoMet’, peu après sa défaite dimanche. S’il est déçu, le Marseillais garde l’espoir, et s’inscrit dans les échéances futures. Interview.
On imagine que c’est la déception qui domine…
Pascal Chamassian. Bien sûr que c’est la déception, je ne vais pas vous dire autre chose. Mais c’est une déception teintée d’espoir. Aujourd’hui, on a vraiment créé quelque chose dans ces quartiers Est de Marseille autour de La République en marche et de ma candidature. Il y a eu une vraie énergie, une vraie dynamique. Il y a des gens qui sont arrivés autour de moi, qui n’avaient jamais fait de politique, et qui se sont réappropriés cet espace.
Que s’est-il passé dans cet entre-deux-tours pour que la balance penche en faveur de votre adversaire, Valérie Boyer ?
P.C. Il y a plusieurs facteurs. Le premier est qu’il y a eu peut-être une douche euphorie de La République en marche et d’Emmanuel Macron, qui a cru peut-être que c’était acquis, et qui a relâché son effort. La deuxième des choses c’est que je crois que la petite musique qui a été instillée toute la semaine selon laquelle La République en marche aurait 450 députés et qu’il fallait équilibrer les pouvoirs, a eu son effet. Le troisième facteur, en tout cas dans ce quartier et qui n’est pas négligeable, c’est un fort électorat Front national, qui n’étant pas au second tour, s’est reporté assez naturellement vers Valérie Boyer. On a aussi un nombre important de votes blancs.
Comment l’expliquez-vous ?
P.C. Ce sont sans doute des électeurs de la France insoumise qui ont préféré s’exprimer de cette façon-là.
Vous regrettez que La France insoumise ne se soit pas rangée derrière vous ?
P.C. Non, je savais très bien que La France insoumise n’allait pas appeler à voter pour Emmanuel Macron. La seule chose que je constate, c’est qu’en faisant ce choix, ils ont aidé la députée sortante à rester en place. Elle est l’image de la vieille politique pour moi. Elle est l’image de ce que les Français ont rejeté au niveau national aux élections présidentielles et globalement aux élections législatives. Sauf que ces quartiers Est de Marseille ont fait le choix de rester en retrait de la grande recomposition politique pour le moment. J’espère que dans les semaines et les mois à venir, ils comprendront qu’il faut me rejoindre. On a créé une vraie dynamique qui n’est pas prête de s’arrêter.
Vous n’avez pas l’intention de laisser s’affaiblir ce mouvement?
P.C. Absolument. Je pense qu’aujourd’hui, imaginez que c’est ma première candidature en mon nom. Que je suis en finale, que je suis arrivé en tête au premier tour. Que j’ai déjà créé un exploit. Mais l’espoir est là, il y a vraiment des gens qui ont envie de tourner la page et qui me demandent de continuer. Et c’est tout naturellement je pense que je m’inscrirai avec La République en marche sur la reconstruction ce quartier.
Dans deux ans auront lieu les élections européennes, en 2019, puis les élections municipales en 2020. Est-ce que ce sont des échéances qui vont intéressent ?
P.C. Je ne vais pas vous parler clairement des échéances. Il est trop tôt pour vous dire ça. Mais ce qui est sûr, c’est que ce qui a été créé ici devra se poursuivre et se transformer sur des élections européennes et municipales où tout est à faire et où en 2020 il se passera des choses, et que je porterai sans doute avec d’autres, une espérance.
Est-ce que votre vie a changé après ce mois de campagne ?
P.C. Oui (rires), on commence à me reconnaître. Il y a eu la médiatisation, la campagne. Evidemment, on me reconnaît un peu plus. Mais j’avais un écart de notoriété qui était très très grand avec la députée sortante, que je n’ai pas pu rattraper en un mois. Je ne jouais pas dans la même cour. Elle avait des moyens colossaux face à moi. J’ai pris un mois de congé, je travaille. Pour moi, la vie va reprendre son cours la semaine prochaine. J’aurais passé un mois de congé pas au mois d’août mais au mois de mai-juin, pour faire la campagne.
Vous avez quand même beaucoup travaillé pendant ce mois, et assuré beaucoup de déplacements…
P.C. Ah oui, jour et nuit. Je veux associer toute mon équipe qui a été d’un engagement incroyable. Ils ont été merveilleux, et je les en remercie. On a rien lâché, on a fait tout ce qui était en notre pouvoir, avec nos moyens. Les gens ne sont pas si tristes que ça. Ils sont déçus, on l’est toujours après une défaite comme celle-là. Mais ils n’ont qu’une envie : c’est de continuer.
J’imagine qu’il y a une fierté pour vous, qui êtes de Marseille, d’avoir brillé dans ces élections en arrivant au second tour ?
P.C. Bien sûr que je suis fier, fier de ce qu’on a fait. Même si l’essai n’a pas été transformé ce coup-ci, je suis persuadé que nous avons posé les premières pierres de quelque chose de grand sur ces quartiers et sur Marseille en général.
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