Harlem et le poisson de notre rade à nous
Le restaurant est situé au cœur de Harlem, à New-York. Il porte un nom bien français, « Chez Lucienne ». Et fait montre de ses bonnes intentions à notre égard sur sa carte (notre photo) avec, notamment, un chapitre dédié à la cuisine marseillaise. De là à prétendre qu’une truite arc-en-ciel et qu’un saumon se pêchent sur les côtes de Marseille, il y a une fourchette, que même un Marseillais n’aurait pas osé franchir. Bon, en même temps, on parle de nous sur Adam Clayton Powell boulevard, ça a une sacrée gueule non ?
Ah nom de nom
Il y a des noms qui portent la poisse. Celui de Guérini en particulier. Dans un article récent de La Provence, qui faisait le point sur la criminalité dans les Bouches-du-Rhône, on citait ainsi Mémé Guerini « mort en 1967 ». Raté, cette année-là, c’est Antoine Guérini qui meurt sous les balles de deux tueurs à moto, un mode opératoire nouveau alors, qui ne fera que prospérer à Marseille. Barthélémy, dit « Mémé », est mort en 1982 dans une clinique de Montpellier des suites d’un cancer. Il avait été décoré pour ses actions dans la Résistance, et avait participé, avec Gaston Defferre, à la libération et la prise du Provençal. Il était aussi connu pour appartenir au milieu, mais c’est son frère Antoine qui tenait le haut du pavé étant considéré comme un intouchable. Les deux étaient originaires de Calenzana (Corse), à l’instar de deux autres frères célèbres, Alexandre et Jean-Noël Guérini, même si ces derniers rejettent toute parenté. L’ancien président du conseil général a souvent rappelé, contrairement à feu Mémé, que ce qui concernait son frère ne devait pas forcément lui être imputé. Mais il y a des noms qui vous collent à la peau.
La démission sur les rails
On connait le panneau ferroviaire ; « attention un train peut en cacher un autre ». Serait-ce trop s’avancer, si on prétendait que la démission de Sophie Joissains de son mandat de conseillère régionale (et de facto de vice-présidente à la Culture), pourrait bien en préparer une autre, celle de Maryse Joissains, sa mère, de son poste de maire d’Aix-en-Provence. Il y a quelques années déjà que la maire LR songe à passer le relais à sa fille, même si elle dément aussitôt avec la conviction qu’on lui connait. Il est vrai aussi que Sophie Joissains a été obligée de quitter la Région – où avec Aix elle avait apporté son plus beau score à Christian Estrosi – pour cumul de mandats (Adjointe municipale et sénatrice). Agée de 73 ans Maryse se verrait bien simple élue municipale, pour faire triompher son seul enfant, Sophie, 46 ans. Un bémol à ces supputations, Mme Joissains ne fait pas toujours ce qu’elle annonce. Il y a quelques années elle devait divorcer de son époux Alain. Elle ne l’a toujours pas fait.
Une belle renaissance
L’Esdac, école privée qui propose des cursus en art du design et des prépas à Sciences Po et aux écoles de Journalisme, à Aix et Marseille, vient d’enrichir son offre pédagogique de jolie manière. C’est à Arles qu’on pourra désormais s’inscrire au Ceramel (géré par l’Esdac), centre européen des arts et métiers du livre, pour contribuer à la renaissance du beau métier de relieur. La cité du bord du Rhône s’illustre ainsi, une nouvelle fois, dans des domaines où l’on est heureux de voir se mobiliser les plus beaux talents. Capitale de la photo, elle abrite aussi une des plus belles maisons d’édition française, Acte Sud. Savoir que, désormais, émergeront de la cité antique des artisans capables de relier ou de sauver des livres réconfortera tous ceux qui estiment encore, qu’un logiciel ne remplacera jamais une bibliothèque. Une enluminure qui éclaire nos maisons.
La guerre des droites
Si l’ancien président de la République fait campagne, sans être officiellement encore candidat, ils sont nombreux à Marseille à être entrés dans la bagarre sans ambiguïté. Les législatives étant promises à la droite, qui saute allègrement par-dessus la case présidentielle, les coups pleuvent sur les réseaux sociaux. On aura compris, à les lire, que dans la majorité municipale, le temps des amours est dépassé. On est plutôt dans le genre « tontons flingueurs », sous l’œil goguenard de Jean-Claude Gaudin et de sa garde rapprochée, qui en ont vu d’autres. Il y a de fortes chances qu’aux pince-fesses de cet été (festivals, vernissages et autres concerts) on partage autant de coups que de coupes. A la vôtre.
La rue St Fé sur la pente
D’aucuns y voient le début d’un nouveau départ. L’enseigne H&M va s’installer en lieu et place du défunt Virgin Mégastore rue St Fé (photo Une) et un nouveau Mac Do pointe son nez place Félix Baret. Il y a fort à parier que les managers de ces enseignes, ont fait des études de marché qui les confortent dans leur choix. Mais ce n’est pas faire insulte aux consommateurs, que d’affirmer que cela confirme une certaine paupérisation de cette artère, autrefois qualifiée de vitrine, alors qu’on la piétonnisait. Le départ probable des Galeries Lafayette – qui doivent rejoindre la zone de chalandise du Vélodrome-Orange – ne devrait pas contribuer à une renaissance haute en qualité. Une fois de plus, le schéma d’un centre à l’abandon et de quartiers mieux lotis se dessine quoi qu’en dise les édiles. En même temps cela colle mieux à la réalité sociale de la ville.