Sophie Joissains a été élue vice-présidente de la Région Paca déléguée à la culture à la suite des élections régionales de décembre 2015. Elle est par ailleurs sénatrice des Bouches-du-Rhône et adjointe à la ville d’Aix-en-Provence déléguée à la culture, fonctions qu’elle occupe depuis 2008.
Gomet’ : Quelles sont vos priorités pour la politique culturelle régionale ?
Sophie Joissains : Alors déjà, une priorité sur la qualité mais en même temps sur l’équité territoriale et l’accès au public. Il faut essayer de toucher le plus possible tous les publics existants. Ça va des lycéens dont la Région a la compétence, aux villages et au monde rural. Il est très important que la culture en tant qu’imaginaire commun permette à l’ensemble des territoires de profiter de cette activité culturelle qui est très très riche en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Gomet’ : Christian Estrosi s’est engagé à réduire les dépenses, est-ce que le budget de la culture sera touché ?
S.J. : Christian Estrosi s’est engagé d’une part à réduire les dépenses publiques, mais dans le même temps il s’est engagé à sanctuariser le budget de la culture. Voire peut-être l’augmenter très légèrement, 1 ou 2% pas plus, ce qui nous permettrait d’avoir une politique culturelle très affichée en terme de priorité.
Gomet’ : Avez-vous des ambitions particulières en matière de patrimoine ?
S.J. : Effectivement, nous avons le projet de faire un événement dont les contours ne sont pas encore tout à fait définis. Mais un événement qui soit plus axé sur le territoire via les communes. Ce serait un appel à projets sur des restaurations d’éléments patrimoniaux inscrits à l’inventaire en lien avec la régie et le service patrimoine de la Région. Cela se ferait via les communes.
Gomet’ : Est-ce que les festivals qui perçoivent de grandes subventions de la région vont être touchés par le changement de majorité régionale ?
S.J. : On a sanctuarisé le budget pour essayer de toucher le moins possible aux subventions lorsqu’elles sont nécessitées. Il faut que le travail de l’association aille dans le sens de l’ouverture au plus grand nombre. En même temps, on va essayer de maintenir les piliers du territoire que sont les festivals. D’autant plus qu’il y a un lien très important entre l’activité culturelle, le développement économique et l’activité touristique. Sur Aix, selon une étude que nous avions faite à l’époque, pour un million d’euros donnés par la ville, il y avait 65 millions de retombées.
Gomet’ : Vous êtes encore adjointe à la culture d’Aix-en-Provence, quelle expérience vous marquera dans votre politique comme vice-présidente de la Région déléguée à la culture ?
S.J. : L’extension de l’action culturelle au-delà du pourtour « centre-ville ». Il faut faire en sorte que la culture aille aux confins du territoire de la ville et notamment sur les quartiers dits prioritaires. Il ne s’agit pas de faire de l’événement culturel qui touche simplement une autre partie de la population. Il s’agit de mettre en place des allers-retours avec un public mouvant le plus large possible : un public qui habite au Jas de Bouffan et qui se rendre en centre-ville ou un public de centre-ville qui pour des événements se rende au Jas de Bouffan.
(Photo © Jean Yves Delattre]