Nous poursuivons la présentation des projets présentés au Salon du Bourget avec LMSM.
Sans capteurs pour mesurer les forces contraignantes, il n’y aurait ni avion, ni hélicoptère ni même de voiture. Dans l’aéronautique notamment, ils sont de plus en plus nombreux. Par exemple, l’A 380 de Airbus est équipé de 800 capteurs alors que le nouvel A 350 en a 1500. « Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile d’installer les capteurs sur les véhicules. C’est ainsi que j’ai décidé de créer un support souple pour pouvoir fixer les instruments », explique Axel Laurent, le fondateur de LMSM (La mesure sur mesure). Créée en 2009 à Aix-en-Provence, l’entreprise a développé Captiflex, un support souple permettant d’installer rapidement des capteurs (acoustique, température, pression…) et intégrant le câblage.
Airbus a choisi LMSM pour son projet Cleansky
Sa technologie a tout de suite intéressé les acteurs de l’aéronautique. La direction générale de l’armement l’a notamment testé en vol sur un Alpha-Jet. Ce premier succès a attiré l’attention d’un autre grand nom de l’aviation française : Airbus. Le groupe a choisi la jeune PME pour intégrer le programme Cleansky et développer une caméra autonome en énergie et programmable pour des applications en vol. Un premier prototype a été livré l’an dernier à Airbuset les tests semblent avoir été concluants. La caméra connue sous le nom de code Owacsa (Outside Wireless and autonomous Camera System for Aircraft) est équipée de cellules solaires et de super capacités pour produire et stocker suffisamment d’énergie pour une autonomie de 14 mois. Elle permet également un téléchargement automatique des données à l’arrivée à la base et fonctionne dans des conditions extrêmes soit des températures allant de – 40°C à 200°C. « Maintenant, nous travaillons sur une nouvelle version plus performante en énergie et surtout plus petite. Nous pouvons certainement réduire la taille de près de la moitié », assure Axel Laurent.
Une demande pour la Formule 1 au Bourget
Au salon du Bourget, sa technologie a retenu l’attention de nouveaux clients, notamment un constructeur de formule 1. « Nous avons noué de nombreux contacts sur le salon. Le logo Cleansky est une marque très attractive », remarque le patron de LMSM. Outre l’aéronautique, le captiflex a également été utilisé sur des éoliennes dont les pales sont de plus en plus grandes et nécessitent donc de s’équiper de davantage de capteurs. Pour l’instant, le chiffre d’affaires de la jeune société n’atteint pas les 100 000 euros mais elle développe parallèlement une activité de traitement de données qui devrait soutenir ses résultats. Mais surtout, si elle parvient à vendre ses caméras Owacsa dès l’année prochaine, son chiffre s’envolera rapidement. Pour se financer, elle prépare une augmentation de capital de 400 000 euros dans les semaines qui viennent auprès de ses actionnaires composé du patron et de proches. LMSM emploie trois personnes actuellement et travaille sur de nouveaux projets de recherche avec de grands groupes « mais nous préférons rester discret pour conserver notre avance technologique », avoue Axel Laurent.