La visite d’Emmanuel Macron : trois jours au chevet de Marseille et de la nature

Au demeurant, la question clé reste l’organisation mise en place pour gérer le « magot » si magot il y a. A ce titre, les différentes tutelles mises en place par l’Etat, déjà bien présentes dans la ville à travers Euroméditerranée, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) et plus récemment, en matière de logement avec la SPLA-IN (Société publique d’aménagement d’intérêt national) ne sont pas forcément les gages d’une accélération des opérations.

Le statu-quo mortifère à la Métropole

Emmanuel Macron, le président « disrupteur » n’a d’ailleurs pas réussi localement, malgré son attachement à Marseille, à faire bouger les lignes politiques. La tentative aux dernières municipales, avec le choix d’Yvon Berland, a tourné au fiasco. Et l’on se souvient amèrement des atermoiements de l’Elysée concernant la fusion Département – Métropole. Malgré le rapport du préfet Dartout et d’un consensus quasi général, l’exécutif a in fine privilégié un « wait and see » particulièrement mortifère pour le territoire. Il suffit pour s’en convaincre de voir aujourd’hui le détricotage métropolitain engagé par la présidence Vassal 2 pour mesurer le temps perdu au cours des cinq dernières années…

Jour 3 : une promenade au large avant l’UICN

La 3^e journée s’annonce plus détendue et plus internationale. Le rendez-vous avec le Congrès mondial de la nature a été pris de longue date. L’événement devait se tenir en juin 2020 et avait été reporté une première fois en janvier 2021, puis finalement repoussé à ce début septembre. L’événement international en format hybride réunira près de 5000 congressistes et sera pour la première fois ouvert au grand public. 

Emmanuel Macron ouvrira l’événement qui lui tient à cœur. Il était initialement programmé en parallèle du très marconien « One planet summit » qui s’est tenu en janvier. Le président qui interviendra lors de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu à 17h, en profitera pour insister sur les ressources de la biodiversité locale. Une sortie dans les calanques ou dans l’archipel du Frioul est envisagée avant les événements protocolaires. De quoi réjouir Hervé Menchon, l’adjoint à la mer de la Ville de Marseille qui espère que ce sera l’occasion de parler aussi des nécessaires investissements à réaliser sur le littoral marseillais en vue de résister au réchauffement climatique. « Nous estimons à 110 millions d’euros les nécessaires dépenses pour renforcer notre littoral face au dérèglement climatique, qu’il s’agisse de la rade sud avec le triangle Pointe Rouge, Borély et la base du Roucas Blanc, et dans la Nord, de l’Estaque au quai de la Lave jusqu’aux quais du port. »

Exit l’éco, bienvenue les forces vives à Entrecasteaux

Vendredi, le Forum des entrepreneurs organisé à Marseille par l’Union patronale des Bouches-du-Rhône se tient à l’Orange Vélodrome, tout prêt donc du Congrès mondial de la nature. Une visite d’Emmanuel Macron a pu être envisagée mais semble désormais écartée tout comme les autres rencontres avec le monde économique. Ce volet du déplacement du Président subit les arbitrages en faveur du volet sécurité et quartiers, imposés par l’actualité, explique un fonctionnaire impliqué dans les réunions interministérielles préparatoires. Ce dernier n’écarte pas pour autant une éventuelle séquence dédiée notamment au déploiement local du Plan de relance. L’Elysée garde en effet un œil très attentif à ces sujets et avait collecté au cours des derniers jours de nombreuses informations concernant le monde économique local, ici demandant l’annuaire du Top 20, là cherchant à tester l’idée d’une sortie au « 29 » de la tour La Marseillaise, au sein du nouveau club huppé des jeunes dirigeants des plus belles entreprises métropolitaines.

La rencontre avec les forces vives de la ville est plutôt envisagée mercredi soir et ce devrait être au très inclusif Fort d’Entrecasteaux – Saint-Nicolas géré par le groupe d’économie sociale et solidaire Groupe SOS, présidé par un homme de confiance d’Emmanuel Macron, Jean-Marc Borello. Les milieux culturels, associatifs et quelques dirigeants pourraient y être conviés en priorité.

Liens utiles :

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