Jeudi 12 novembre, Marion Maréchal-Le Pen tenait une réunion publique dans la salle Voltaire à Aix. Elle était accompagnée de Raoul Boyer, membre du conseil municipal d’Aix, de Franck Allisio, transfuge des Républicains, et de la tête de liste des Bouches du Rhône Stéphane Ravier. La candidate s’en est surtout pris à ses adversaires aux élections régionales, Christian Estrosi (LR) et Christophe Castaner (PS). Une fois la modeste salle Voltaire chauffée à blanc par Stéphane Ravier, la candidate FN pouvait entrer en scène. Parlant au final peu de la région, c’est le projet national du FN qui a pris la plus grande place dans son discours, chose qui lui est par ailleurs régulièrement reprochée.
Les Régionales comme une étape pour 2017
Pour la députée, les élections régionales des 6 et 13 décembre constituent la seconde étape de la stratégie censée mener le FN au pouvoir en 2017. La première, qui a vu 12 mairies devenir FN aux municipales de 2014, est déjà considérée comme «une réussite». «Nous avons tenu nos promesses, les dettes de nos municipalités ont baissé, les impôts aussi, nous avons augmenté les effectifs de la police municipale et les budgets de la culture n’ont pas baissé», dresse-t-elle en bilan. Avançant un taux de satisfaction de «80%» de la population de ces municipalités, elle argue que «ce que nous avons déjà fait, demain nous en seront capables à l’échelle de la région». Et d’ajouter, sûre d’elle, «nous n’avons pas le droit d’échouer, on le sait et on est parti en le sachant». Avec tout cela, c’est le «soutien populaire» qui le pousserait au pouvoir avec «le poids de l’espoir qu’il suscite». La moyenne d’âge des personnes présentes était d’ailleurs bien moins élevée que dans la plupart des meetings politiques.
Les thèmes nationaux largement réutilisés
Cette insistance sur la stratégie nationale de son parti, elle l’a accompagnée de toutes les thèses habituelles du FN. Critiques du PS et des Républicains, du gouvernement, Manuel Valls, taxé de «fou», et Christiane Taubira en tête, de l’Union Européenne, de l’immigration, ce discours ressemblait par moment à un florilège du programme national du FN. «Ils ont perdu le soutien populaire car ils ont abandonné la France au profit de cette superstructure qu’est l’Union Européenne». Le «ils» faisant référence aux deux partis de pouvoir, le fameux «UMPS» qui bien qu’anachronique, a été ressorti. La souveraineté si chère à son parti? «Vidée par le haut avec l’UE et par le bas avec les Métropoles et les super-régions». Les références multiples à l’histoire de France et la construction de l’État français sont venues étayer ces positions, lorsqu’elle se réclamait un «héritage auquel nous avons droit». D’autre part, les thèmes de l’islam et de l’immigration ont été largement développés.
Des attaques aux candidats PS et LR et leurs entourages
Les seuls moment où Marion Maréchal-Le Pen a parlé des enjeux liés aux régionales, c’était pour attaquer ses principaux adversaires. Christian Estrosi a été raillé pour sa gestion de Nice et de la Métropole niçoise, dont il est le président. Le sujet de la dette de son fief, multipliée par trois pour la Métropole est revenu avec ce bilan. Tout comme celle de la Région, supérieure à deux milliards d’euros, dont Christophe Castaner est l’héritier de part la présidence de Michel Vauzelle. L’épisode de l’élection du président de la future Métropole de lundi 9 novembre a également été évoqué. Selon la candidate, il est signe «qu’ils se détestent entre eux, mais que pour conserver leurs mandats aux régionales, ils s’entendent». Au final, il n’y aura eu aucun mot sur le programme concret du FN pour la région, simplement des promesses de réussites, des critiques envers ses rivaux, le tout enrobé d’un discours à portée plus nationale que locale.