Lors du conseil municipal du 03 avril 2017, le budget primitif de 2017 a été débattu dans l’hémicycle. Celui-ci s’élève à 1,444 milliard d’euros, réparti à 1,10 milliard en fonctionnement et 434 millions en investissements. Roland Blum a tenu à attirer l’attention sur le contexte d’élaboration du budget : «Les collectivités territoriales doivent subir depuis quatre ans à la fois une baisse massive des dotations et en même temps l’imposition de charges nouvelles» n’hésitant pas à évoquer « un désengagement massif de l’Etat pour notre ville ». L’adjoint aux finances a critiqué la réforme des rythmes scolaires qui coûte 19 millions directement aux marseillais avant de détailler sa « nouvelle stratégie financière ».
Une nouvelle stratégie financière
Face à ce contexte, M. Blum développe les ingrédients de sa nouvelle stratégie financière : « un plan pluriannuel d’économies » qui doit permettre « un investissement dynamique, une réduction de la dette et une stabilisation de la fiscalité ». L’adjoint se félicite des 40 millions d’économies déjà réalisés depuis 2015, d’une bonne gestion de la dette, et de l’augmentation maîtrisée des dépenses de fonctionnement : 0.48% , «soit deux fois moins que l’inflation».
En conséquence, l’élu annonce une hausse de l’investissement, qui s’établit à 434 millions d’euros. Elle est due à une aide du Département, et une épargne brute de gestion de l’ordre de 5 millions d’euros. Cette tranche du budget se décompose en 57 millions d’euros destinés à l’éducation, 47 millions pour l’urbanisme et le logement, 29 millions pour le sport (en lien avec Marseille capitale européenne du sport) et 20 millions d’euros sur la culture. Le budget d’investissement avait été particulièrement élevé en 2013 pour l’année capitale européenne de la culture, avant de décrocher en 2014 et 2015 pour connaître une reprise en 2016 et maintenant en 2017.
Roland Blum annonce que la dette, qui s’établit cette année à 1,789 milliard d’euros baissera de 3% en 2017 (1,824 millard en 2016). L’adjoint se félicite de la bonne gestion de la dette, encouragée par les agences de notation (A+).
Au total, le budget se répartit entre les postes suivants (fonctionnement et investissement) : 238 millions d’euros sur l’action éducative, 126 sur la culture, 165 sur la sécurité et la salubrité, 117 sur le social, 90 sur la jeunesse et le sport et 84 sur l’humanisme. Avec cette stratégie financière, la majorité considère qu’il s’agit d’un «bon budget». Néanmoins, il ne cache pas ses inquiétudes pour 2018 avec l’application des lois Notre et Maptam qui impliquent un transfert de compétences de la ville vers la métropole.
Critiques de l’opposition
Après une passe d’armes politique, Jean-Marc Coppola (communiste) a critiqué le budget de la ville faisant part d’une «fiscalité injuste» qui mérite une «réforme profonde». L’élu PCF juste le budget dans la continuité des précédents avec «un service public fragilisé», «un accroissement des inégalités», et un manque de présence dans les quartiers prioritaires. Il a toutefois apprécié la hausse du budget en matière d’éducation.
Le président du groupe socialiste au conseil municipal, Benoît Payan a rappelé que la ville «est la championne de France de la taxe d’habitation» avec une augmentation des impôts de 72 millions d’euros (soit 200€ par foyer) sur la mandature. Pour lui, les investissements sont trop bas « toujours pas de futuroscope de la mer, de téléphérique, de pont transbordeur». M. Payan estime que « l’investissement augmente dans les écoles pour atteindre un niveau acceptable » mais l’élu fait remarquer que l’investissement baisse partout ailleurs : « On détricote les uns pour habiller les autres ». Il fustige enfin le coût du Stade Vélodrome qui représente « 1 million d’euros par mois ».
Pour Stéphane Ravier (FN), sénateur-maire des 13ème et 14ème arrondissements : la L2 est dangereuse pour la santé des habitants de son secteur. Il s’est emporté contre la baisse des crédits de sa mairie de secteur. Pour lui, ce budget dont la majorité se félicite est un «enfumage».
Concluant la prise de parole des présidents de groupe, Yves Moraine a tenu à féliciter Roland Blum pour son travail, les élus titulaires de délégation pour leurs efforts d’économie avant d’attaquer la baisse de dotation de l’Etat. Jean-Claude Gaudin a lui aussi pris la parole, répondant à l’opposition avant d’annoncer de nouveaux projets comme la construction d’écoles, déclarant même que «la ville est bien gérée». Critiquant les attaques de la gauche, le maire a conclu : «Nous poursuivons l’image nouvelle de cette ville dont vous serez demain encore les artisans. Oui, Marseille se transforme, c’est une ville qui se prépare dans la modernité.»