A 20 jours du scrutin à un tour des élections européennes, qui aura lieu le 26 mai, Les Républicains étaient réunis, lundi 6 mai, à Marseille pour un meeting très attendu. Plus de 1200 personnes étaient au rendez-vous. Dès 18h40, la salle est comble. Militants et élus continuent pourtant d’affluer vers l’entrée de l’auditorium, situé sous l’esplanade de verdure du Palais du Pharo. C’est finalement sur les marches, entre les allées ou tout près de la scène que chacun trouvera sa place pour assister aux discours des personnalités nationales et locales présentes pour l’occasion.
Au premier rang, la famille politique LR locale est au complet avec ses leaders : Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, Martine Vassal, présidente du Conseil Départemental et de la Métropole, Renaud Muselier, président du Conseil régional ou encore Bruno Gilles, sénateur des Bouches-du-Rhône et candidat déclaré à la mairie de Marseille. Laurent Wauquiez, président des Républicains et Hervé Morin, président des centristes alliés au LR ont fait le déplacement pour accompagner les candidats au scrutin européen. Parmi ces derniers, deux membres du trio de tête la liste, à commencer par François-Xavier Bellamy et Arnaud Danjean (3e) , député européen sont présents à Marseille aux côtés de Patrick Boré, maire de la Ciotat (en 19e position) et Sarah Boualem, adjointe en charge de l’emploi, du commerce et des entreprises à la mairie des 11ème et 12ème arrondissement de Marseille (54e).
Le nouveau visage des Républicains
En quête d’une nouvelle dynamique et pour « refonder l’Europe » et « rétablir la France », slogans de campagne, Les Républicains ont donc choisi François-Xavier Bellamy comme leader. La candidature de ce jeune professeur de philosophie, a fait débat au sein du parti. Mais ce nouveau visage semble désormais faire l’unanimité comme en témoignent les encouragements et félicitations exprimées par Renaud Muselier, pourtant très critique au moment de l’annonce de la composition de la liste. Jean-Claude Gaudin est le premier à prendre la parole et affirme un soutien sans faille : « François-Xavier Bellamy est parfait. Il respecte les anciens, ceux qui ont créé le parti ». Un à un, Les Républicains se succèdent et expriment leur confiance : « Nous avons une chance historique d’avoir un candidat formidable. Un jeune élu, que nous avons appris à connaître. C’est pour moi et tous les amis ici présents, une belle rencontre » s’enthousiasme Bruno Gilles.
Le meeting de Marseille offre justement une occasion d’afficher une unité retrouvée, tout au moins en façade. Le sénateur des Bouches-du-Rhône, dont la campagne peine à fédérer son camp, n’hésite pas à le rappeler : « La division, c’est la défaite et l’unité c’est la victoire ! ». François-Xavier Bellamy insiste: « L’unité est la force de notre famille politique. C’est cette unité de notre famille réconciliée qui nous permet de parler d’une seule voix et qui nous donne l’élan ». Les sondages sont pourtant peu favorable : 14% d’intentions de vote pour LR, loin derrière LREM et RN au coude à coude à 22% dans la dernière Ifop-Fiducial diffusée le 8 mai pour Paris-Match.
Réaffirmer l’identité de l’Europe
Qu’importe, François-Xavier Bellamy garde son cap. « L’Europe a des racines judéo-chrétiennes, romaines, grecques. Il faut nommer ces racines, pour pouvoir retisser ce lien qui fondera l’Europe. Et le jeune candidat de s’en prendre directement au président de la République. Emmanuel Macron, lors de son discours face au Collège des Bernardins à Paris, en avril 2018, avait dit : « ce ne sont pas les racines qui nous importent, car elles peuvent aussi bien être mortes. Ce qui importe, c’est la sève ». Je veux lui répondre aujourd’hui que toute personne qui a planté, un jour, un arbre sait que vous avez peu de chances d’avoir de la sève, si vous n’avez pas de racines. »
Autre thème de prédilection : les flux migratoires. Il indique vouloir mettre en place une double frontière. Concernant les demandes d’asile et les titres de séjours, « ils devront être effectués en dehors des frontières extérieures de l’Europe ». Selon François-Xavier Bellamy, l’immigration « divise l’Europe » et « crée du communautarisme qui nous éloigne les uns des autres ». Il ajoute que « nous perdrons toute crédibilité si nous imposons des quotas de migrants à chaque état membre. Chaque pays doit être libre de décider de sa politique migratoire ». D’une voix douce, il s’impose définitivement à l’applaudimètre.