Le Dock des Suds revêtait vendredi 26 avril les couleurs du parti présidentiel dans le cadre de la campagne « Renaissance » pour les élections européennes. Quelque 200 personnes ont assisté dans une ambiance plutôt décontractée au meeting LREM, à Marseille. Parmi elles, Stanislas Guerini, délégué général de la République en marche, son adjoint Pierre Person, mais aussi Sibeth Ndiaye, secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre et porte-parole du gouvernement. Tous présents pour promouvoir leur projet et soutenir les trois candidates de la liste Renaissance venues duSud: Sylvie Brunet, Najat Akodad et Irène Tolleret.
Afin d’introduire le meeting, militants, personnalités locales et nationales, parmi lesquelles le député François-Michel Lambert (UDE) ou encore Christophe Madrolle, candidat à la mairie de Marseille en 2020, sont invitées à visionner le clip de campagne de LREM pour les européennes. Une vidéo courte, mais saisissante. Des images d’archives défilent de manière saccadée. Des personnalités politiques d’extrêmes droite comme Marine Le Pen, Matteo Salvini ou encore Viktor Orban apparaissent dans le clip-vidéo. En voix off, le président de la République donne le ton et semble évoquer la menace nationaliste qui planerai sur l’Europe : « Regardez notre époque. Regardez-là en face. Et vous verrez que vous n’avez pas le choix ».
La voix off s’éteint pour permettre à Bertrand Mas-Fraissinet, médecin dans la vie civile et référent départemental d’En Marche d’introduire le temps des discours. Ce dernier confirme le ton employé par Emmanuel Macron : « Ce dimanche-là, chaque bulletin de vote pour la liste Renaissance comptera double. Notre pire ennemi est l’abstention de ceux qui nous font confiance ». Pour « lutter contre l’abstention », pour une Europe « solidaire » mais aussi pour « ne pas laisser le Rassemblement National (RN) arriver en tête » des élections européennes (NDLR : en 2014, le Front National, devenu Rassemblement National, avait obtenu 25,4% des voix, mettant ainsi une claque à l’UMP et au PS) les groupes politiques LREM, Agir, Modem, UDE et radicaux ont décidé de faire front commun et composent la liste Renaissance.
Des thématiques percutantes pour valoriser « un projet humain et rassembleur »
Bien qu’elles soient issues de mouvements politiques différents, les trois candidates présentes montent tour à tour sur scène devant une assemblée plutôt studieuse. Elles abordent chacune plusieurs thématiques telles que l’écologie, l’industrie, la jeunesse, l’immigration ou encore la concurrence internationale des grandes puissances que sont les USA, la Chine ou la Russie.
Najat Akodad (LREM), participe à son tout premier meeting en politique et souhaite inciter chaque électeur à se rendre aux urnes le 26 mai : « Nous devons tous nous sentir concernés. Les petites PME subissent la concurrence internationale, alors qu’elles sont une richesse pour notre pays, elles sont un levier de créativité. L’Europe leur permettra de continuer de manière durable, équitable et innovante ». Irène Tolleret (LREM) quant à elle, évoque « un projet humain et rassembleur ». Elle indique brièvement ce que l’Europe pourrait apporter pour optimiser cette transition écologique : « Marseille est une ville qui connaît les embouteillages. Il est temps de se tourner vers les véhicules autonomes. Grâce aux mobilités publiques, nous pourront réduire la facture énergétique ». Sylvie Brunet (Modem) souhaite souligner la « valeur ajoutée » de la liste Renaissance : « Notre liste Renaissance réunit des profils différents mais des valeurs communes. Et c’est ça le plus important. Nos valeurs sont communes ».
« Oui, les femmes savent faire de la politique »
Avant de clôturer le meeting, Stanislas Guerini souhaite rendre hommage aux femmes engagées présentes dans la salle :« Sibeth, Najat, Sylvie, Irène, ce que vous êtes me rend fier. Notre liste Renaissance est composée de 79 hommes et femmes aux profils différents. Les enjeux que nous vivons en Europe sont des enjeux qui doivent rassembler ».
Interrogée par Gomet’, Sibeth Ndiaye, invitée de cette soirée et porte-parole du gouvernement est toute aussi enthousiaste : « Pour moi c’est un bonheur énorme. Je suis convaincue que les femmes ont leur place en politique. Le fait d’avoir trois candidates aujourd’hui était un véritable plaisir. Chacune de leur intervention était pertinente. C’est la démonstration que oui, les femmes savent faire de la politique et qu’elles sont très bonnes quand elles en font ! »
Tandis que lors de cette soirée, les femmes sont soutenues et mises à l’honneur, à travers leur engagement, d’autres ont boycotté le rendez-vous. Alexandra Louis, députée LREM a refusé de participer à la « réunion publique Renaissance ». Elle explique son choix dans un tweet :
J’ai décidé de ne pas me rendre à la réunion publique de la liste #Renaissance eu égard à la présence d’Arlette Fructus. LREM à Marseille, c’est toute une génération qui renouvelle la vie politique. De par son mandat et son bilan sur le logement, Mme Fructus n’en fait pas partie.
— Alexandra Louis (@ALouisDeputee13) 26 avril 2019
Arlette Fructus, adjointe au maire de Marseille, déléguée à l’habitat, au logement et à la politique de la Ville, présente au titre du Parti radical, allié de la liste Renaissance, comme d’ailleurs la maire radicale des 2e et 3e arrondissements Lisette Narducci. Après le drame de la rue d’Aubagne, les tensions sont toujours vives. Pour Stanislas Guerini, l’heure n’est pas au questionnement sur les municipales : «Aujourd’hui je suis venu parler d’Europe […] ce serai une erreur profonde de commencer par des questions de personnes, des questions d’alliance pour les municipales. C’est le contraire de tout ce qu’on a toujours porté pendant l’élection présidentielle, pendant l’élection législative et ce serai l’échec assuré si on faisait ça. » Pas sur que cela suffise à refermer les plaies locales encore ouvertes.