Après l’annonce des résultats nationaux de la Caisse des dépôts, la Banque des territoires a présenté jeudi 25 avril le bilan annuel de son activité en région Provence-Alpes Côte d’Azur. Elle continue de soutenir massivement le développement des logements sociaux avec 1,2 milliard d’euros prêtés en 2018 aux collectivités et bailleurs sociaux. Cette somme a financé la construction de 8 584 logements neufs et la réhabilitation de 10 590 logements.
Au chevet des bailleurs sociaux
Dans un contexte plutôt tendu pour les bailleurs sociaux avec la fin des APL, la Banque des territoires veut éviter « de casser la dynamique des créations de logements sociaux », explique son directeur régional, Richard Curnier. Ainsi, dans la région, les trois quart des bailleurs ont rallongé leur dette et ont souscrit des prêts de haut de bilan pour 86 millions d’euros au total l’an dernier. En septembre 2018, la banque des territoires a aussi créé Tonus, une foncière « pour soulager les bailleurs sur l’investissement en fonds propres. Ceux du Var et des Alpes-Maritimes se sont déjà dit intéressés », annonce Richard Curnier.
Dans un avenir proche, il s’attend à être sollicité pour recapitaliser les offices publiques de l’habitat les plus en difficulté. « Nous serons bientôt amenés à répondre de manière favorable aux émissions de titres participatifs », avoue Thierry Bazin, le directeur délégué au développement territorial de la Banque des territoires Paca. Les bailleurs sociaux et offices HLM sont cependant fortement poussés à se rapprocher. « Ce serait dans la logique des choses d’avoir des mariages pour n’avoir qu’un seul outil par métropole », analyse Richard Curnier. Si des regroupements ont déjà eu lieu dans le Vaucluse, les acteurs d’Aix-Marseille Provence semblent plus réticents à transformer leurs structures et hésite à sauter le pas.
[Direct] Conférence de présentation des résultats 2018 et perspectives 2019 de la @BanqueDesTerr à #Marseille avec @BdT_PACA : priorité au logement, aux centres villes et aux territoires industries pic.twitter.com/pIH48BiWh1
— Gomet’ (@Gometmedia) 25 avril 2019
Un préférence pour le tourisme
En 2018, la Banque des territoires a également continué d’investir en fonds propres notamment dans le tourisme et les projets d’attractivité. Elle participe par exemple à hauteur de 22,5 millions d’euros dans la restructuration du hangar J1 à Marseille. Elle est partenaire du projet de Babel Community dans l’ancien bâtiment des Galeries Lafayettes rue Saint-Férréol avec 8 millions d’euros apportés. Et la Banque des territoires poursuit en 2019. Elle vient notamment de s’associer avec l’opérateur aixois Odalys pour la réalisation d’une résidence de tourisme 4 étoiles sur la presqu’île de Giens dans le Var. Une opération à 43 millions d’euros dans laquelle la Banque des territoires a investi 9,7 millions d’euros. L’année vient de commencer et les objectifs affichés sont déjà élevés : « On a engagé 60 millions d’euros de fonds propres en 2018 et on veut arriver à 70 millions en 2019 pour un effet de levier de 500 millions au total », annonce Richard Curnier. Il aura d’ailleurs fort à faire avec deux programmes nationaux d’envergure tout juste engagé par l’Etat : le programme « Action Coeur de ville » et « Territoires d’Industries ».
Les premiers pas pour l’industrie et les « cœurs de villes »
Lancé en novembre dernier, le programme « Territoires d’Industries » implique un co-financement des études d’ingénierie et des projets immobiliers des entreprises par la Banque des territoires. Au niveau national, enveloppe annoncée est de 100 millions d’euros par an sur 136 zones désignées alors que la région Paca en compte sept dont Aix-Rousset-Gardanne/Istres-Fos-Marignane. « On commence à peine mais on a déjà signé une première convention avec une zone industrielle à Carros », avance Richard Curnier. La Banque des territoires proposera notamment d’accompagner le développement du très haut débit ou du foncier économique pour attirer les industriels. Mais l’une des priorités de l’année en cours sera le soutien aux villes moyennes.
« On veut davantage accompagner les petites et moyennes agglomérations qui n’ont pas assez d’outils d’aménagement », relève Richard Curnier. Le programme « Action Coeur de Ville » a sélectionné treize communes de la région dont Arles et Tarascon pour redynamiser leur centre historique. Un an après le lancement de l’opération, la Banque des territoires Paca a dépensé 700 000 euros pour financer des études pour les collectivités. « Au cours du second semestre, nous aurons accéléré et nous pourrons présenter les premières actions concrètes », promet Thierry Bazin, le directeur délégué développement de la Banque des territoires en Paca.
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