La nouvelle pièce donnée hier dans le Palais de l’Europe du Parc Chanot par les 240 élus métropolitains a tous les ingrédients de ce qui devrait au fil des conseils se jouer entre les représentants du territoire métropolitain Aix Marseille Provence. D’un côté, un président Gaudin aux manettes qui semble presque aussi à l’aise (sauf avec la zappette) après 3 conseils de Métropole qu’après 25 ans de conseil municipal. Il remercie les uns, corrige les autres, accélère, puis incite à rire : « ne nous prenons pas trop au sérieux ».
Pendant ce temps, les conseillers tentent de se positionner et de fédérer des groupes pas encore constitués. Les communistes critiquent les orientations budgétaires, les écologistes la pollution tandis que les socialistes oscillent entre « localisme » et « formalisme » (débat sur la taille minimale d’un groupe). On sent bien ici que le précédent conseil a laissé des traces et les élus marseillais ne sont pas certains de pouvoir constituer un groupe sans l’appoint des autres socialistes du département, Ciot, Vigouroux et Gachon en tête… Côte FN, c’est Stéphane Ravier qui sonne sa charge habituelle.
Des lourdeurs dans la mise en place
Cette première véritable séance est aussi l’occasion de constater les lourdeurs dont il va falloir s’affranchir peu à peu. La constitution des groupes de travail et autres commissions a fait l’objet de nombreuses récriminations et de demandes complémentaires afin d’ajouter, ici ou là, des communes non représentées. Autres escarmouches, celles animées par les élus du Pays d’Aix, de Robert Dagorne (Eguilles), à Frédéric Boulan (Pertuis) ou encore Hervé Fabre-Aubrespy (maire de Cabriès) qui ont bien montré que s’ils avaient abdiqué dans le combat contre la Métropole, ils restaient extrêmement vigilant et qu’aucun cadeau ne serait au pouvoir en place.
A ce titre le débat sur les orientations budgétaires a bien montré que l’essentiel était bien les moyens qui seraient mis en place pour soutenir la Métropole. Si Jean-Claude Gaudin a insisté sur le budget de « transition » qu’il allait mettre en place, il a reconnu que cela ne suffirait pas au cours des prochaines années. Il a incité l’ensemble des élus, en particulier les parlementaires, à mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il aide la nouvelle collectivité.
La quête d’orthodoxie financière
Concernant les finances, la prochaine assemblée le 28 avril sera l’occasion d’entrer dans le détail des chiffres et des perspectives. Un trio se retrousse les manches pour faire avancer ce qui ressemble parfois à une véritable usine à gaz : Jean Montagnac (le maire de Carry-le-Rouet, vice-président délégué au budget), Roland Blum, vice-président délégué aux Finances et Gérard Bramoullé, le grand argentier aixois (VP sur le numérique, lire par ailleurs) mais aussi membre du groupe de travail sur l’élaboration du pacte de gouvernance financier et fiscal.
Vidéo : Gérard Bramoullé, ou la paix des braves entre Aix et Marseille
Une quête d’union sacrée, au-delà des partis qui s’est bien retrouvée dans les propos de Georges Cristiani, maire sans étiquette de Mimet et président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône : « Pour reprendre pied avec le peuple de Provence, il faut savoir, dans notre EPCI, s’émanciper de la tutelle de partis. » Ils sont près d’une quarantaine de conseillers à rejoindre son groupe d’intérêt communal de la Métropole Aix Marseille Provence. Maryse Joissains, le maire d’Aix, très discrète hier (« j’ai demandé la parole mais on ne me l’a pas donné ») nous confie qu’elle devrait rejoindre ce groupe, trans-partis et trans-frontières. La Métropole, laboratoire local de la nouvelle vie politique française ?
Vidéo : Sylvia Barthélémy satisfaite mais des ajustements sont nécessaires
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