La parenthèse aura été de courte durée. Depuis le la rencontre à Matignon, la colère des maires des Bouches du Rhône s’était apaisée. La discussion avec le Premier ministre avait semblé répondre à l’attente des maires. Mais très vite, après les réunions avec le préfet, ils déchantaient. La rupture est désormais consommée. « La co-rédaction d’amendements promise par le Premier Ministre s’est soldée par un texte gouvernemental imposé ne répondant pas aux exigences des maires » dénonce l’association d’élus dans uncommuniqué diffusé lundi 12 janvier. Sur quatre points sensibles – la maîtrise des plans d’urbanisme, la garantie et la préservation des ressources communales, la préservation transitoire des intercommunalités satisfaction, une meilleure représentativité des communes hors Marseille – l’Union des maries n’obtient pas satisfaction. Autre point de friction, l’Union des maires dénonce « une inacceptable différence de traitement entre les métropoles de Marseille et de Paris.
« Une administration omnipotente, risques de blocage»
A la suite de la réunion du Conseil paritaire territorial, l’Union des maires qui s’est tenu à Vitrolles lundi 12 janvier, les élus représentés « ont manifesté auprès du préfet leur mécontentement face à la méthode gouvernementale mais aussi leur résistance face à une administration omnipotente qui persiste à vouloir s’imposer sans considération de l’avis des élus et des habitants concernés » observe le communiqué de l’Union des maires. Et d’ajouter : « Ils ont particulièrement insisté sur le risque que l’extrême complexité du dispositif n’aboutisse qu’à un blocage des investissements publics et par conséquence directe, une fragilisation dangereuse de la vie économique de l’ensemble du territoire. La fiscalité sur les entreprises et sur les ménages connaîtront inévitablement une augmentation exponentielle. »
Les maires en appellent à la mobilisation et la confrontation : « Dans le constat d’échec établi, le gouvernement est considéré comme ayant la responsabilité du blocage de la situation. Dans ces conditions, les maires entendent faire revenir les communes au cœur de la confrontation qu’ils entendent poursuivre et animer avec force tout au long de l’année 2015. »
Jean-Claude Gaudin se réjouit : « une métropole de taille européenne »
A la veille du débat public sur la Loi Notre qui s’ouvre mardi 13 janvier au Sénat, Jean-Claude Gaudin a également réagi mais cette fois à l’inverse de l’Union des maires. Dans un communiqué le maire de Marseille se réjouit de « voir le gouvernement prendre en compte ses propositions et rejeter celles tendant à dénaturer ou retarder la mise en place de la métropole. (…) Ce nouvel EPCI, qui devra assurer la cohérence et une véritable solidarité à l’échelle de l’aire marseillaise, sera un atout pour le développement (…), tout en simplifiant notre paysage institutionnel. Des éléments majeurs pour donner à Marseille une vraie lisibilité internationale. »
Le sénateur-maire souligne qu’il « n’a jamais cessé de discuter avec le gouvernement pour élaborer des amendements de bons sens qui préservent la proximité dans une métropole de taille européenne. C’est dans cet esprit qu’il défendra son amendement sur les PLU, permettant aux maires de rester maîtres de l’urbanisme de leur commune. Jean-Claude Gaudin « soutiendra également les amendements obtenus, auprès du gouvernement, qui précisent les conditions d’exercice des cinq grandes compétences métropolitaines, pour la période transitoire de mise en place du nouvel EPCI entre 2016 – 2020. »
(Illustration : des élus de l’Union des maires des Bouches-duRhône autour de Georges Cristiani, leur président. Crédit : Archives JFE)