Non, Martine Vassal n’est pas devenue subitement favorable à la gratuité des transports en commun. Jeudi 16 mai en début de Conseil de la Métropole (lire par ailleurs), la présidente a mis les choses au clair : « Je l’ai toujours dit et je le répète : les transports ont un coût ; le renouvellement des équipements ont un coût et la gratuité a donc un coût ! »
Martine Vassal n’a pas balayé le sujet pour autant, la Métropole prévoit de remettre à plat la politique tarifaire des transports en commun « pour qu’elle soit simplifiée, plus lisible et qu’elle permette un usage facilité des habitants de notre territoire ». « C’est une réalité, notre tarification reste élevée pour nombre de foyers », a-t-elle reconnu.
La présidente de la Métropole a émis le souhait d’une tarification différenciée entre les résidents métropolitains et les non métropolitains : « J’ai donc demandé à Roland Blum, Vice-président délégué aux transports, à la mobilité et aux déplacements, de me remettre un rapport complet, où tous les scénarii seront étudiés, chiffrés, analysés ».
Christian Pellicani, élu Front de gauche à Marseille, s’est dit favorable à la gratuité des transports en commun, ou du moins favorable à « tendre vers cette gratuité ». « J’espère que ce n’est pas une étude pour justifier l’injustifiable », a-t-il déclaré à propos de l’étude commandé à Roland Blum.
Une “excellente idée” selon Bruno Gilles
De son côté, le sénateur (LR) Bruno Gilles, candidat à la mairie de Marseille pour succéder à Jean-Claude Gaudin, a fait savoir via un communiqué qu’il était également favorable à la gratuité des transports en commun à Marseille, « une excellente idée ». « Il faut néanmoins s’interroger sur les limites de cette mesure que sont le risque de saturation du réseau, un impact environnemental lié à l’augmentation du nombre de bus en circulation et un coût de mise en œuvre important », a-t-il tempéré. Bruno Gilles estime à 150 millions d’euros par an le coût qui devrait être compensé « soit au détriment d’une action métropolitaine, soit en augmentant davantage la taxe transports d’entreprises ».
Le sénateur des Bouches-du-Rhône propose des jours et tranches horaires de gratuité aux heures de pointes ou le week-end. Martine Vassal et Bruno Gilles se rejoignent sur un point : la lutte contre la fraude, forte perte financière « qui pourrait être investie dans les transports de demain ».
Jean-Pierre Serrus s’oppose à la gratuité
Invité au micro de France Bleu Provence jeudi 16 mai au matin, Jean-Pierre Serrus, conseiller LREM et ex-vice-président en charge des transports au sein de la Métropole, s’est opposé à l’idée de la gratuité : « Pour faire tourner le système de transports actuel qui est insuffisant et qu’il va falloir améliorer et développer, il faut 600 millions d’euros par an. Les recettes de la tarification rapportent 110 millions à l’échelle de la Métropole. Ces 110 millions sont indispensables […] quand on sait que ces 600 millions vont devenir 650 millions en 2021, 700 millions en 2025… Dire aujourd’hui qu’on peut se passer de 110 millions, c’est impossible. »
Lien utile :
> Un tarif harmonisé à la hausse pour les transports en commun de la Métropole