Le grand meeting de Martine Vassal du 4 juillet n’aura finalement pas été le théâtre de sa déclaration officielle à la course à la mairie de Marseille. « Aujourd’hui, ce n’est pas une soirée de candidature. C’est un rassemblement », répond-elle. Plus qu’un rassemblement, Martine Vassal a poursuivi sa politique d’ouverture en particulier en direction du parti présidentiel, La République en Marche.
Jean-Philippe Agresti se rallie à Martine Vassal
Avant même l’apparition de la présidente de la Métropole sur scène, le speaker annonce l’intervention « surprise » d’un « partenaire issu de la société civile » qui a souhaité se joindre à la fête. Le rideau se lève alors sur Jean-Philippe Agresti, doyen de la faculté de droit d’Aix-Marseille et candidat pressenti à l’investiture LREM (même s’il n’est pas lui-même encarté et ni militant) pour les prochaines municipales : « Quand les forces progressistes et républicaines nous invitent à parler de l’avenir de Marseille, nous répondons présent », explique-t-il à l’assemblée. Son intervention n’aura cependant pas complètement convaincu l’auditoire. Quand il fait allusion à « l’énergie du mouvement engagé en 2017 » lors de l’élection d’Emmanuel Macron, il recevra en réponse des huées d’un public plutôt réticent à l’évocation de la victoire du Président de la République.
La place d’honneur laissée à ce nouvel allié confirme un peu plus la volonté de Martine Vassal de se faire des soutiens au sein du parti présidentiel. « Reste qu’il s’agit d’un marcheur plutôt à droite de son parti. A Marseille, leur ligne penche plutôt dans l’autre sens, ce sera plus difficile de les convaincre ceux-là », confie à Gomet’ un proche de Martine Vassal. En attendant de convaincre d’autres alliés, la championne du camp Gaudin continue de dérouler son programme tout en prenant ses distances avec son propre parti.
« Une femme de droite mais pas que ça »
Comme elle aime à le répéter, Martine Vassal n’a pas choisi le 4 juillet par hasard. « C’est le jour de l’indépendance », la fête nationale des Etats-Unis d’Amérique, rappelle-t-elle à son auditoire. Si les premiers rangs de la salle du Silo, rempli pour l’occasion, sont toujours occupés par les ténors des Républicains locaux, elle ne veut pas se présenter comme la candidate du parti (dont elle demeure la secrétaire départementale) : « Dans cette salle, nous ne sommes pas les militants d’une quelconque formation politique. Nous sommes Marseille », insiste-t-elle auprès de son public. « Je suis une femme de droite mais pas que ça. Ma vie ne se résume pas à une étiquette », poursuit-elle. A distance des Républicains donc mais pas de la majorité en place depuis 25 ans à la tête de Marseille. Elle salue même Jean-Claude Gaudin pour la baisse du chômage de la ville : « Ceux qui ont la mémoire courte en politique ne doivent pas oublier ce qu’on doit au maire », lance-t-elle aux détracteurs du maire sortant. En guise de programme, elle énonce alors ses quatre priorités pour Marseille.
« Travailler, partager, respirer, protéger »
La première : le travail, « valeur cardinal de mon engagement », rappelle-t-elle. Ensuite vient le partage notamment avec « le bel âge » comme elle aime à nommer les plus âgés. Ensuite, « Respirer ». Martine Vassal tente de verdir son discours assurant qu’elle « fera tout pour rendre l’air pur pour les prochaines générations ». Enfin, protéger. Sur la sécurité, elle part en guerre « contre les violences quotidiennes subies par les Marseillais » et sur les incivilités : « Ma réponse sera moins libéral que le reste, c’est niet ! On doit maintenir l’ordre républicain », prévient-elle.
La grande soirée des Amis de Martine Vassal, devenu « le rassemblement pour Marseille », permet à l’élue de compter ses alliés et ses forces vives. La majorité des membres de sa famille politique a répondu présent, à l’exception notable du seul candidat déclaré issu du même camp : le sénateur Bruno Gilles, également président de la fédération Les Républicains des Bouches-du-Rhône. Guy Tessier, député de la 6e circonscription et ancien maire des 9e et 10e arrondissements de Marseille, n’était pas non plus de la partie tout comme le président de la Région, Renaud Muselier, absent à cause d’une réunion « avec des chefs d’entreprise prêts à investir pour la région » selon La Provence.
Sur scène, aux côtés de Jean-Philippe Agresti, on reconnaît d’autres personnalités de la société civile comme Patricia Ricard, la présidente de la Fondation Paul Ricard qui avait signé au printemps (tout comme Jean-Philippe Agresti) un appel à soutenir la candidature de Sylvie Brunet (Modem) sur la liste Renaissance d’En Marche. La productrice Sabrina Roubache est également présente tout comme Apolline Quintrand (ex-directrice du Festival de Marseille). Martine Vassal peut désormais laisser passer l’été pour mieux préparer son lancement officiel, vraisemblablement à la rentrée.
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