C’est la porte d’entrée du territoire, notamment pour la clientèle internationale. La gare routière de l’aéroport Marseille Provence flambant neuve a été inaugurée vendredi 6 octobre, marquant ainsi une étape importante dans le plan d’investissement de l’aéroport Cap 2025. Mise en service le 1er juin 2017, elle a fait l’objet de deux ans de préparation et de conception avec les partenaires, la Métropole Aix-Marseille Provence, le Département, la Région, le Smiteb, la SNCF… mais elle est surtout une réponse stratégique à la croissance enregistrée ces dernières années par l’aéroport Marseille-Provence et pour anticiper les flux à venir.
Un record de trafic a été atteint en 2016, avec 8,5 millions de passagers. Record renouvelé pour 2017, avec une croissance de 6% et un trafic aérien qui devrait se situer en fin d’année entre 8,9 et 9 millions de passagers. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’aéroport a battu les records historiques de trafic, dont plus de 900 000 passagers en juillet et en août (une croissance de près de 10%).
En dix ans, le trafic du site est passé de 6 millions à 8,5 millions de passagers. À l’horizon 2025, 11 millions de voyageurs sont attendus. Une croissance portée par l’accélération du développement des vols internationaux (ils représenteront 2/3 des vols) dû au dynamisme des compagnies low-cost et la multiplication des lignes long-courriers. En témoigne le choix de la compagnie espagnole Volotea d’installer sa cinquième base française à Marseille.
Autre constat : l’année dernière 1 passager sur 7 est venu ou reparti en transport en commun, ce qui représente 1,4 millions de passagers au total, soit 16% du trafic total de l’aéroport. Cette part modale des transports collectifs prend en moyenne 1% chaque année. Pour 2017, l’aéroport table sur 17%. 18% en 2018 et 20% en 2020.
Une lieu de vie et une infrastructure évolutive
Afin d’accompagner cette croissance et continuer à garantir un haut niveau de service à ses clients, l’aéroport a donc engagé un vaste projet de modernisation de ses infrastructures : un demi milliard d’euros sera investi sur l’ensemble de la plateforme aéroportuaire d’ici à 2025. « Notre objectif est d’anticiper les tendances de demain et d’adapter nos infrastructures en conséquence », explique le président du directoire, Pierre Régis. La gare routière et la promenade provençale sont le chapitre premier de cette adaptation.
Située entre l’aérogare mp2 et le hall 1, véritable « poumon » de l’aéroport, la nouvelle gare routière s’étend sur 200 mètres de long et 10 de large, et compte douze quais avec une spécificité : aucune marche arrière afin de garantir la sécurité des opérateurs et des clients. « C’est une vraie particularité et un point fort, souligne Nicolas Trippier, chef du département passager. Tout se fait en marche avant. C’est assez rare car cela implique une emprise au sol importante». Ce sont 3 000 m² de surface d’attente et 4 000 m² de voirie qui sont au total dédiées à cette nouvelle gare.
L’infrastructure, conçue comme lieu de vie, avec une architecture moderne signée du cabinet M+N, a aussi été pensée pour être évolutive. Ainsi, une extension à quatorze quais, soit quatorze bus en simultané est possible. « Il faut toujours prévoir plus quand on est un aménageur d’espace, poursuit Nicolas Trippier, et avec cet espace on est largement dimensionner pour les dix à quinze prochaines années ».
3 700 passagers chaque jour et 12 départements desservis
Ce pôle multimodal d’un coût de 15 millions d’euros compte également une billetterie de plus de 60 m² qui vend l’ensemble des transports de cette gare : lignes métropolitaines, régionales, ferroviaires, de tous les réseaux… et des guichets automatiques. Un système d’information multiple a également été installé avec l’affichage de tous les horaires d’avion, disponibles dès la descente du bus, ceux des lignes SNCF et tous départs de la gare Vitrolles aéroport, et bien sûr toutes les lignes autocars. « Un outil complet qui dans ces premiers mois d’exploitation donne satisfaction », reprend Nicolas Trippier. Des distributeurs de boissons, snack et sanitaires à venir devraient contribuer au confort de cette gare.
Côté sécurité, l’accès à la gare se fait par un système de contrôle par sas. Seuls les véhicules habilités à emprunter la voie dite de service peuvent entrer. L’infrastructure comptent aussi sur un maillage de caméra de vidéo-surveillance et sur les sociétés de gardiennage de l’aéroport présentes H24 et qui effectuent des rondes permanentes sur les installations.
Si la nouvelle gare routière sert ainsi l’acheminement des passagers, elle a également permis d’agrandir la zone de chalandise, déjà étendue grâce à l’ouverture, en 2010, de la gare de Vitrolles aéroport avec les collectivités et la Région, aux départements limitrophes mais pas seulement, puisque les lignes vont jusqu’à l’Hérault, le Var, la Drôme… Au total, 82 villes sont desservies en direct dans 12 départements, depuis la mise en service de la gare. Avec 270 départs quotidiens (trains et bus), elle a vu transiter 3 700 passagers chaque jour.
REPERES
Le programme Cap 2025Cap 2025 comporte l’extension de mp2 sur laquelle l’aéroport travaille en ce moment, et dont les travaux devraient démarrer l’année prochaine. Il comprend aussi l’agrandissement du cœur d’aéroport en étude actuellement. Le début des travaux est prévu en 2020, avec un peu plus de deux ans de chantier. Il s’agit-là du projet phare qui débouchera sur le parvis de l’aérogare, et la nouvelle jetée plus tard.
La gare routière est la plus visible et la plus emblématique de ce programme. Les 15 millions d’euros n’ont pas seulement été investis pour la réalisation de cet équipement, mais ont servi à un projet plus vaste de réaménagement des voiries, qui a précédé les travaux de la gare. Deux ronds-points ont été créés en amont de l’aéroport permettant de fluidifier le trafic, l’accès aux différents parking et rendre plus simple la prise et la dépose de voiture de location.
Les nouveautés 2017
Une nouvelle ligne de bus entre l’aéroport et Toulon a été mise en service avec deux bus par jour et par sens ; un prolongement de la ligne 36 dont le nouveau terminus est Le Muy et qui s’arrêtait auparavant au Luc. Également un renforcement de la desserte Marseille-Saint-Charles aujourd’hui la ligne la plus utilisée. Des trains directs ont été mis en place entre l’aéroport et Toulon et deux nouvelles lignes huit bus qui opèrent depuis cet été : l’une qui va de l’aéroport à Bordeaux avec des points d’arrêt à Montpellier, Béziers et Toulouse. Une fréquence dans chaque sens, tous les jours. Et une autre ligne, qui va de l’aéroport à Grenoble, avec des arrêts à Montélimar et à Valence.
Ces développements de lignes et renforcement de fréquences et l’équipement permettent à l’aéroport de dire que deux millions de passagers emprunteront les transports en commun à l’horizon 2020, (1,4 aujourd’hui) soit une part modale de 20%, 25% en 2025. D’un point de vue environnemental, si cette part modale atteint 20% en 2020, ce seront chaque année 1 000 tonnes de CO2 qui ne seront pas rejetés dans l’atmosphère.
Répondre à la croissance du trafic ces prochaines années suppose que l’aéroport Aix-Marseille Provence continue à développer cette desserte de transport en commun avec de nouveaux axes et de nouvelles lignes. Le détail à lire prochainement sur Gomet’.
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