La candidate à la mairie de Marseille, Martine Vassal, a fait de l’extension du parc Borély sur l’hippodrome l’un de ses projets phares de campagne. Lors du dernier conseil municipal, un rapport actant la fin du bail de la société hippique a été présenté. Son rival dans la course aux municipales chez Les Républicains (une réunion d’arbitrage à Paris est prévue ce jour), le sénateur LR Bruno Gilles a saisi l’occasion, pour marquer sa différence et tenter de faire annuler cette délibération. Un pari osé car en 24 ans de règne, Jean-Claude Gaudin n’a été mis en minorité qu’une seule fois.
Onze élus vote contre avec Bruno Gilles
Robert Assante, la future tête de liste de Bruno Gilles dans les 11e et 12e arrondissements, a porté la voix de son candidat face au maire de Marseille. Il se demande « pourquoi faire un nouvel espace vert dans le 8e qui n’est pas mal loti en la matière ? » avant d’ajouter que « ce vote inscrit à l’ordre du jour de la prochaine mandature 150 millions d’euros d’investissements » sur un projet « non souhaité, non concerté avec la population ». Le 4e adjoint au maire annonce donc que si le rapport n’est pas retiré, « nous voterons contre ». « Qui nous ? » demandent alors dans l’hémicycle nombre d’élus de la majorité.
Réponse : onze conseillers municipaux de droite dont Marie-Claude Bruguière (2-3e), Marie-Josée Battista, René Baccino (1-7e), Nathalie Simon (9-10e) et Caroline Pozmentier, l’adjointe à la sécurité (absente, elle a donné procuration à Bruno Gilles). Fait remarquable, l’abstention du 1er adjoint Dominique Tian qui ne semble pas favorable non plus au départ de l’hippodrome.
Des soutiens très insuffisants pour annuler la délibération qui est adoptée avec 40 voix favorables. Martine Vassal remporte cette manche avec le soutien de Jean-Claude Gaudin qui s’explique sur le projet : « A l’époque, j’ai voulu un golf et l’hippordome mais aujourd’hui, les Marseillais veulent de la nature. Les temps ont changé. Comment peut-on être contre l’extension d’un parc ? », s’étonne-t-il. Pour le maire sortant, pas de doute sur le but de la manœuvre : « Ne me dites pas qu’il n’y avait pas d’arrières pensées politiques », glisse-t-il pendant le vote.