Jean-Luc Mélenchon avait prévu un imposant rassemblement en plein air à Marseille, deux semaines avant le premier tour. Cinq ans après son meeting sur les berges du Prado, le candidat à l’élection présidentielle est revenu à « Marseille, insoumise pour toujours » pour tenir un discours sur les questions géopolitiques, principalement. Pour Frédéric Pierru, coordinateur du programme santé du candidat insoumis, présent sur le Vieux-Port, ce meeting arrive à un moment décisif de la campagne : « C’est le seul candidat qui a la dynamique de son côté. Fillon baisse, Le Pen et Macron stagnent »
Écologie, sortie de l’Otan…
M. Mélenchon a évoqué, devant 70 000 personnes massées sur la Canebière et l’esplanade ensoleillée du Vieux-Port (20 000 selon France Info), son programme en matière de politique internationale. Il a d’abord tenu une minute de silence en hommage aux migrants morts en Méditerranée, considérant l’immigration comme un « exil forcé ». Se déclarant favorable à une sortie de l’OTAN, le porte-parole de la France insoumise a accordé une place majeure à l’écologie à l’échelle internationale. Il a ainsi développé l’idée d’une « alliance pour la sauvegarde de la Méditerranée » qui, par exemple, s’occuperait du traitement des eaux usées, à l’échelle de la Mare Nostrum.
Jean-Luc Mélenchon a également proposé, s’il est élu, une grande conférence sur la sécurité internationale sur le thème de l’intangibilité des frontières. Pour le tribun de gauche, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes prime sur les frontières établies. Il a d’ailleurs suscité un tonnerre d’applaudissements en se prononçant favorablement à la création d’un Etat palestinien. Il s’est enfin présenté comme «le candidat de la paix».
Mélenchon : « Les enfants des Gaulois »
Se voulant seulement le porte-parole de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a demandé à la foule d’arrêter de scander «Mélenchon président», avant d’expliquer sa démarche : « Il faut arrêter de croire qu’un homme soit la solution. Nous sommes tous les porte-paroles d’un programme intitulé L’Avenir en commun» concluant sa leçon sur ces mots : « Je ferai ma part de travail, faites la vôtre ».
Le candidat soutenu par le Parti communiste a également déroulé plusieurs mesures sociales qu’il souhaitait instaurer : augmentation du Smic, des minima sociaux, ajoutant à propos de la loi El Khomri qu’il faut « l’abolir ». Il s’est aussi permis de critiquer ses adversaires traitant de «bons à rien» ceux qui parlent de « flexibilité, compétitivité ». M. Mélenchon a aussi taclé Marine Le Pen en revenant sur l’histoire de la cité phocéenne. «Marseille qui a commencé il y a 2 600 ans car une femme d’ici a préféré à tous les autres prétendants un immigré grec […] Les enfants des Gaulois ont écrit leurs premiers textes en grec Madame Le Pen. »