Dans les Bouches-du-Rhône, 85% de la population est exposée à une pollution en PM10 de plus de 20 microgrammes par m3, le seuil de tolérance fixé par l’organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce que révèle une étude publiée le 19 novembre par l’agence de surveillance de la qualité de l’air Atmosud et l’Insee. Les PM10 sont des particules fines d’un diamètre de moins de 10 micromètres qui pénètrent les poumons et provoquent des pathologies respiratoires, cardiovasculaires et certains cancers. « Les risques augmentent avec l’exposition, sans qu’il soit possible d’établir un seuil en deçà duquel le risque serait inexistant », précise l’étude.
L’industrie, première pollution du département
L’enquête révèle un score alarmant pour le département qui se place en tête sur toute la région. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 54% des habitants dépassent le seuil de l’OMS. Avec 8 500 tonnes, les Bouches-du-Rhône sont le plus gros émetteur de particules fines sur un total de 19 900 tonnes sur la région.
Trois secteurs sont à l’origine de la majorité des émissions régionales : le résidentiel (25 % des émissions), l’industrie (24%) et les transports routiers (23 %). Mais dans le département, l’industrie est la principale source de pollution avec 3 100 tonnes, soit plus du tiers des émissions. Le transport routier (20%) est la deuxième cause de pollution aux particules fines, suivi de près par le résidentiel (principalement le chauffage) avec 17%. Les transports non routiers (maritime, ferroviaire, aérien et fluvial) n’arrivent qu’en quatrième position mais « ces derniers ne sont pas négligeables dans les Bouches-du-Rhône, avec l’émission de 830 tonnes dont plus de 600 par le secteur maritime », relève l’étude.