La zone industrielle portuaire de Fos pourrait bientôt accueillir sa première usine neuve depuis plus de 20 ans. Le groupe chinois Quechen cherche depuis plus d’un an un site pour installer une usine en Europe. Aujourd’hui, Fos est dans le trio final en concurrence avec Rotterdam et une grande ville allemande.
Pour défendre les couleurs du port, une importante délégation menée par Christian Estrosi et François Bernardini, président du Conseil de Territoire d’Istres-Ouest Provence, se rendra le 17 octobre prochain à Wuxi, siège du groupe pour rencontrer le président de Quechen Silicon Chemical Co. Ils seront accompagnés d’une trentaine d’entreprises régionales réparties en quatre groupes sectoriels : Industries et Cleantech – Digital, Tech et services – Art de Vivre et Santé – Agroalimentaire et Vins. « Il s’agit de jouer collectif cette fois-ci et ne pas rééditer les erreurs passées », prévient Patrick Grimaldi, cadre chez kem One et secrétaire de l’association Piicto, faisant référence au fiasco de l’américain Hexcel.
Jouer collectif pour séduire les chinois
En septembre 2014, le Grand Port Maritime de Marseille a vu un projet de 400 millions d’euros lui passer sous le nez (Hexcel finalement implanté à Péage de Roussillon près de Lyon). Ce camouflet a fait réagir les industriels du port qui ont alors lancé le projet Piicto qui vise à rassembler les entreprises et les collectivités : « Ça nous a appris à communiquer et à travailler ensemble », assure Patrick Grimaldi. Résultat, lors de la première visite de Quechen en mars dernier, les équipes étaient prêtes avec un projet précis élaboré en amont pour les bureaux d’études. Une nouvelle culture du collectif qui pourrait convaincre le chinois de venir s’installer à côté de l’usine Kem One.
Une usine à 100 millions d’euros et 150 emplois
Quechen produit de la silice destinée à la fabrication de « pneus verts ». Son projet d’implantation dont les contours exacts restent encore confidentiels nécessite un investissement de plus de 100 millions d’euros et aboutira à la création de 150 nouveaux emplois. L’enjeu est donc de taille pour les élus locaux et les industriels du port. Si aucune date n’est officiellement fixée, Quechen devrait prendre sa décision d’ici la fin du mois.