Mardi 11 octobre après-midi à Ollioules, après une visite du site industriel de DCNS, le président de la Région Paca dévoilait les Opérations d’Intérêt Régional : douze filières sur lesquelles seront concentrés les efforts humains et financiers. Objectif : générer 1 milliard d’euros d’investissements et 50 000 emplois sur l’ensemble des territoires.
Douze, comme les travaux d’Hercule : Christian Estrosi a dévoilé mardi 11 octobre les Opérations d’Intérêt Régional identifiées par le comité de pilotage de la Région. Avec à la clé, trois pommes d’or : faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur un territoire de reconquête industrielle, une référence en matière de territoire intelligent et durable, et une référence européenne de l’économie du bien vivre.
Des filières visibles à l’international
Sans surprise, les thèmes d’excellence de la région, pouvant s’appuyer sur les pôles de compétitivité existants, ont été retenus. Dès 2016, six OIR seront lancées : Smart grids, Smart city, Smart Mountains, Thérapies innovantes, Industries du futur et Naturalité.
Les six autres concernent l’industrie navale et maritime, les énergies de demain et les écotechnologies, la logistique et la mobilité durable, les technologies clés, la silver économie et le tourisme et industries culturelles.
Avec l’ambition que ces filières soient repérables et visibles, aussi bien en France qu’à l’international. « Comme aucune Région ne l’a fait auparavant, nous avons décidé le choix de la spécialisation et de la concentration. Une méthode qui nous permettra de gagner dans un contexte de concurrence accrue entre les régions de France, d’Europe, mais également du monde » a commenté Christian Estrosi.
Faire aboutir 30 projets par an
L’objectif de ces filières est de faire aboutir une quinzaine de projets chaque semestre. A terme, elles devraient permettre de générer un milliard d’euros d’investissements, 50 000 emplois et d’attirer 500 entreprises.
L’un des premiers bénéficiaires sera DCNS, « fleuron industriel de la France », choisi par Christian Estrosi « pour engager la réindustrialisation de nos territoires ». Le leader des industries navales de défense bénéficiera de 6 millions d’euros de fonds européens pour financer un projet de 15 millions d’euros, en vue d’implanter des équipes de recherche et développement à Ollioules.
Parmi les autres projets prometteurs de la région, les OIR s’intéressent à Iter, à l’institut Gyptis du professeur Nicolas Lévy, au centre de Simulation du professeur Mignon à Marseille, qui permettra aux étudiants et aux praticiens de ne pas exécuter un premier geste médical sur un patient ; sans oublier le projet Flexgrid, Euroméditerranée ou le technopôle Nice Mérida pour les smart cities, le projet Food Tech Avignon Méditerranée, les dirigeables à Istres, ou encore le port intelligent sur lequel la Région travaille avec Cisco.
REPERES
1. Comment les OIR ont été définies ?
Bien décidée à jouer son rôle de tête de file en matière économique, la Région a mis en place en avril dernier un comité de pilotage réunissant l’Etat, la CCIR, Bpifrance, la CDC, les six départements, les quatre métropoles et aires métropolitaines, les pôles de compétitivité, et l’ARII (Agence Régionale pour l’Innovation et l’Internationalisation des entreprises). Ce comité est co-présidé par Bernard Deflesselles, vice-président du Conseil Régional Paca, et par Frédéric Spagnou, président de l’entreprise ARD.
Dans la droite ligne du SRDEII (Schéma Régional de Développement de l’Economie, de l’Innovation et de l’Internationalisation) tracé par la Région, douze filières ont été choisies, associées à des territoires et des entreprises, sur lesquelles seront concentrés les politiques et les soutiens, aussi bien financiers qu’humains, notamment en matière de formation.
2. Comment vont-elles fonctionner ?
Chaque OIR sera pilotée par un comité spécifique, avec à leur tête un élu et un industriel afin de réunir les intérêts publics et privés.
3. Qui financera les OIR ?
Un comité des financeurs a été constitué, qui réunit la Région, l’Etat, des acteurs privés parmi lesquels des fonds d’investissement, la CDC, Bpifrance, les collectivités territoriales concernées par les projets, et l’EPFR (Etablissement public foncier) pour l’accompagnement foncier des projets.
Ce comité se réunira une fois par trimestre.
4. Quels impacts en matière d’emploi et de formation?
« La politique de l’emploi et de la formation se concentrera elle aussi sur ces filières et ces OIR », a annoncé Christian Estrosi.
Chaque OIR sera dotée d’un campus régional des métiers et qualifications correspondant à ses spécificités. Ainsi, l’université de Toulon s’est portée candidate pour animer un Campus régional des métiers de la mer, qui s’intègrera à l’OIR Industrie navale et maritime.
Quelques CFA seront spécialisés pour dispenser des formations en lien avec les besoins des entreprise. Exemple : le numérique. « Alors que notre région compte plusieurs pépites, que toutes nos filières sont percutées par le numérique, du point de vue de la formation c’est encéphalogramme plat », a dénoncé Christian Estrosi. « Concentrons nos moyens pour construire une offre de formation d’excellence », a-t-il suggéré.
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