Annoncée pour septembre 2015, la nouvelle forme de radoub (la grande forme en images, notre diaporama) arrivera avec un an de retard. Le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) a voulu rassuré le public et les entreprises en organisant une visite fin juin pour annoncer la livraison pour le 1er septembre prochain. Petit bémol, la forme 10 fonctionnera dans un premier temps avec son ancien bateau-porte car le nouveau doit encore subir des tests de validation. C’est ce dernier équipement qui a provoqué le retard. Le GPMM avait dû stopper les travaux à cause d’un problème de résistance de béton rencontré en mars 2015. Si le Port ne précise pas la date exacte de mise en service du nouveau bateau-porte, il espère en finir d’ici le début de l’année prochaine.
Financement
Le coût global du chantier de la forme 10 s’élève à 31,10 millions d’euros, 28 millions pour la forme et 13,5 millions pour le bateau-porte. Il est co-financé par le GPMM (14 M), l’État (10,3 M), la Région (2,1 M), le Département (1,6 M) et des investisseurs privés (3 M).
Les entreprises du Port s’impatientent
Encore un peu de patience donc pour les entreprises qui attendent beaucoup de cet équipement. Longue de 465 m et large de 85 m pour un tirant d’eau utile de 9,20 m à 10,70 m, la forme 10 permettra d’accueillir les plus gros bateaux comme les géants de la croisière de plus en plus nombreux à Marseille. Son futur opérateur, le Chantier Naval de Marseille (CNM), compte sur le forme de radoub pour booster son activité.
En attendant, le GPMM a dû verser à l’entreprise des indemnités de pénalités dont le montant reste encore secret. La société n’est pas la seule à s’impatienter : « Marseille est très spécialisée dans les ferrys et les bateaux de croisière. Nous avons un besoin impérieux de la forme 10 pour accueillir les navires de toutes tailles et alimenter notre croissance, » insiste Gilles Guichet, directeur général de Sud Marine Shipyard. Le secteur de la réparation navale affiche une hausse régulière de son activité à Marseille mais rencontre quelques difficultés quant au manque d’équipements adaptés et à un besoin accru de main d’œuvre qualifiée.
La pénurie de compétences freine la croissance de la réparation navale
« Quand vous avez un contrat sur un gros navire qui tombe, je vous défie de pouvoir trouver en quelques jours une centaine de peintres et de soudeurs à Marseille. On est obligé de recruter à Gênes, » regrette Jacques Hardelay, président du Chantier Naval de Marseille. Un constat effrayant pour le territoire qui souffre d’un chômage très élevé. Si les ouvriers marseillais offrent des compétences de très haut niveau, il apparaît qu’ils ne sont pas assez nombreux pour répondre aux besoins des entreprises. Face au problème, les acteurs économiques et les institutions se sont rapprochés pour améliorer l’offre de formation dans le domaine et structurer la filière pour monter en gamme et en compétences.
Ainsi, le Pôle Mer Méditerranée propose de développer les formations courtes de proximité, notamment dans le domaine des soudeurs et des chaudronniers, d’améliorer le transfert des savoirs vers les plus jeunes au sein des entreprises ou encore d’importer vers Marseille les cursus existant sur la façade Atlantique. La réparation navale souhaite également créer un cluster du secteur sur le territoire de la Métropole pour répondre à de plus grands projets et avoir plus de visibilité.