Ce dimanche 24 juillet est tombé le rideau sur la soixante dixième édition du Festival d’Avignon. Un cru marqué par la mise à nu de la folie nazie dans la cour d’honneur du palais, grâce à Visconti l’Italien, Podalydès et les acteurs du Français, sur une remarquable scénographie du Belge van Hove. [Les Damnés restent accessibles ce semestre sur Culturebox et Gomet vous conseille d’y aller voir ces deux heures palpitantes et dramatiques].
Sous l’emblème d’un triple A, Avignon Avenir Ambition souligne qu’au delà du rayonnement culturel, une initiative de cette nature embauche pour un mois plus de 800 personnes, suscitant des retombées économiques de l’ordre de 30 millions d’euros.
Le off et ses 129 scènes jusqu’à vendredi
En revanche, le off (illustration capture d’écran @avignonleoff), qui célèbre cette année son cinquantenaire, s’accorde une courte semaine de sursis, le bal de clôture est fixé au vendredi 29 juillet, à 22h, avec Flavia Coelho. Sur 129 scènes auront été proposées plus de 1400 représentations au cours de ces 21 jours… Dont un gros millier de premières.
Il est curieux d’observer que parmi ces comédiens et danseurs, mimes , clowns ou chanteurs, plus de 25 pays dépêchent une ou plusieurs troupes, alors que le département des Bouches-du-Rhône, recensant pourtant plus de 300 groupes artistiques, (150 à Marseille, une quarantaine à Aix) n’expédie qu’une demi douzaine de spectacles à la cité des papes.
Vers un éco festival
Chaque salle et chaque compagnie de ce festival parallèle gère sa propre billetterie, de sorte qu’il est difficile d’obtenir un bilan global de l’affluence. Adossé à son volumineux catalogue (plus de 400 pages en couleurs), “le plus grand théâtre du monde” estime néanmoins à 1,3 million le nombre de places vendues chaque été (chiffre avancé par Le Monde du 30 juin dernier). Des spectateurs alléchés par des centaines d’affiches, collées sur des bouts de carton et accrochées partout où c’est possible, des milliers de prospectus diffusés – dans la sauvagerie la plus échevelée.
Du reste, la nouvelle équipe dirigeant cette manifestation souhaite enrayer ce gaspillage économique et son désastre écologique.. En perspective des rencontres 2017 et 2018, Avignon aimerait éviter que le gigantisme et la surenchère publicitaire ne mènent à l’écœurement ou à la paralysie, et que le off devienne un éco festival.
Par solidarité entre les compagnies, un système de billetterie commune pourrait être imaginé, comme c’est le cas à Edimbourg ou à Broadway. Les organisateurs veulent aussi élargir et diversifier les publics, permettre également à ces derniers de distinguer acteurs amateurs des professionnels. Enfin il semble souhaitable de lancer des passerelles, non seulement intrAvignonaises, entre le in et le off, mais entre eux et les autres grandes opérations culturelles estivales de Provence. Vaste chantier !
Liens utiles :
www.avignonleoff.com
www.festival-avignon.com