L’Union Maritime et Fluviale et le Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) ont présenté le 17 septembre le deuxième volet du pacte d’engagement pour la relance et la compétitivité de la place portuaire, lancé en février 2020. Il prévoit jusqu’à la fin de l’année de nouvelles réductions sur les droits de port navire et fixe les axes de travail prioritaires pour les années à venir.
Depuis son arrivée à la tête du Grand Port Maritime de Marseille, le président du directoire Hervé Martel enchaine les crises. Les gilets jaunes, les grèves contre la réforme des retraites et maintenant le coronavirus… Pour autant, il garde espoir. « Heureusement, nous profitions d’une excellente santé financière et d’une belle dynamique commerciale en 2019 qui nous a permis de tenir le choc », explique-t-il. L’épidémie a cependant fortement impacté l’activité du port qui a perdu 5,9 millions de tonnes au premier semestre de l’année. « Depuis juin, le trafic est reparti à la hausse, assure-t-il, mais nous devons être proactif pour retrouver la confiance des clients ». Aussi, il veut associer toute la place portuaire dans la reconquête commerciale et les professionnels répondent présents. A l’occasion de son assemblée générale du 17 septembre, l’union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF) a présenté avec le GPMM son nouveau « pacte de relance et de compétitivité ».
Les efforts commerciaux pour reconquérir les clients
Aux côtés d’Hervé Martel, le président de l’UMF Jean-Claude Sarremejeanne avoue qu’il ne s’attendait pas à une crise d’une telle ampleur avec l’épidémie : « On croyait que ce serait un sprint. Finalement, c’est un marathon », lâche-t-il. Et dans cette course de fond, les entreprises comme le port manquent cruellement de visibilité. « Nous sommes bien incapables de faire des prévisions sur le long terme », avoue Hervé Martel. Il sait cependant que 2020 sera une année particulière et table sur un recul de 20% du chiffre d’affaires du GPMM.
Pour minimiser ces pertes, l’UMF et le port se sont mis d’accord sur un certain nombre de mesures commerciales pour inciter les clients à revenir à Marseille. La plus importante est certainement la réduction de 50% des droits de port pour la filière conteneur jusqu’à la fin de l’année. Les filières RoRo, Ro-Pax international et voitures bénéficieront pour leur port d’une réduction de 30% de ces mêmes droits jusqu’à fin novembre. En complément, des remises sur les frais de stationnement pour les navires immobilisés ainsi qu’un moratoire sur les pénalités des conventions de terminaux sont appliqués. L’ensemble de ces mesures commerciales représente un effort de 6,5 millions d’euros pour le port et ses partenaires. Et Hervé Martel de justifier cette stratégie : « Ça coûte de l’argent mais tous nos concurrents applique également cette stratégie commerciale agressive. Si on ne veut pas se faire doubler, c’est indispensable », insiste-t-il. Le président du directoire évoque notamment un dossier brûlant, le retour de MSC et de sa ligne Asie-Europe qui a écarté le port de Marseille en juin dernier, mais pas ses concurrents espagnols : « Le retour de l’alliance 2M à Marseille est un énorme enjeu pour nous », prévient-il.