Plus de fluidité grâce à la digitalisation
Outre ces mesures d’urgence, l’UMF et le port établissent également un plan de bataille sur le long terme. Dans leur pacte d’engagement, ils inscrivent sept axes de travail prioritaires pour les années à venir. En première place, la fluidité du passage portuaire, côté terre et mer. « Nous devons offrir à nos clients une rapidité d’exécution qui nous permettra d’avoir un avantage concurrentiel sur les autres ports de Méditerranée », explique Jean-Claude Sarremejeanne. Il compte notamment sur la société MGI, dont l’UMF est le principal actionnaire, qui développe une nouvelle génération de solutions digitales permettant de dématérialiser les procédure ou encore de tracer les marchandises. « Plusieurs projets sont en cours pour suivre les marchandises d’un bout à l’autre de la chaîne logistique. Notre solution est un apport non négligeable pour les chargeurs », affirme Dominique Lebreton, directeur du business développement chez MGI. La PME marseillaise se joint d’ailleurs à l’effort commercial des acteurs portuaires en mettant à disposition gratuitement son outil aux importateurs et exportateurs jusqu’à la fin de l’année.
Le “verdissement” du port prêt à capter les millions du plan de relance
Le deuxième volet prioritaire est l’environnement. « Nous avons déjà beaucoup fait dans ce domaine mais nous avons des marges de progression », avoue Jean-Claude Sarremejeanne. Dans le plan stratégique pour les cinq ans à venir que le GPMM doit dévoiler dans quelques semaines, la transition écologique est l’une des priorités affichées. Hervé Martel compte d’ailleurs sur ce « verdissement » de la stratégie portuaire pour capter une bonne part des 200 millions d’euros promis par le gouvernement dans son plan de relance pour les ports. « On est sur les starting blocks pour récupérer cet argent et on est plutôt confiant car notre stratégie correspond aux créneaux fléchés par le gouvernement comme l’écologie », explique le président du directoire du port. Il fait notamment allusion aux branchements électriques à quai des navires. Pour le port, cela représente un investissement de 20 millions d’euros accompagné de 10 millions d’euros des collectivités. « C’est typiquement le genre de projet que nous pourrons faire financer dans le plan de relance », indique Hervé Martel. Il mentionne également l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bassins Est : « On espère pouvoir lancer une consultation d’ici six mois », annonce-t-il. Et pour les bassins Ouest, où le territoire est encore plus grand : « J’espère arriver à convaincre le maire de Fos mais pour l’instant, son PLU interdit les centrales solaires au sol », regrette-t-il.
Le Grand port maritime, en tant qu’institution d’Etat, pourra profiter des millions du plan de relance sous forme de subventions directs. A lui de faire passer ses projets en priorité par rapport aux autres ports français. « Nous avons tout pour y parvenir, de l’énergie renouvelable et du développement ferroviaire », assure Hervé Martel.