La débâcle du PS était annoncée, elle est désormais avérée, implacable, humiliante. Et particulièrement en Paca, où avec un taux quasi anecdotique de 4,12% des voix, le candidat Hamon a récolté moins de suffrages que la moyenne nationale (6, 35%). Dans tout le Sud de la France, il est totalement hors circuit, arrivant en 5ème, voire 6ème position, dépassé par Nicolas Dupont-Aignan dans le Var, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes. Les scores sont éloquents: 4,53% dans les Bouches du Rhône, 5% dans les Alpes de Haute-Provence, 5,88% dans les Hautes-Alpes, 3,58% dans les Alpes Maritimes, 3,44% dans le Var, et 4,31% dans le Vaucluse. En un mot, la bérézina.
Une amère défaite que le candidat a pleinement assumée : « J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs mois. J’en assume pleinement la responsabilité. Cet échec est une profonde meurtrissure. Je mesure la sanction historique, légitime exprimée envers le PS. L’élimination de la gauche pour la seconde fois par l’extrême droite est une défaite morale pour la gauche » a-t-il déclaré.
Devant la débâcle, à l’instar de leur leader, les socialistes des Bouches-du-Rhône ont unanimement appelé à voter pour Emmanuel Macron, contre le Front National. Samia Ghali, Benoît Payan, Patrick Mennucci, Loïc Gachon… (lire plus bas et notre fil d’infos) Pour eux, pas d’hésitation possible face au FN. Ils soutiendront le candidat d’En Marche, « même s’il n’appartient pas à la gauche », selon les termes de Benoît Hamon.
Par qui seront-ils écoutés ?
Mais finalement, par qui seront-ils écoutés ? Les voix du PS ont été aspirées, mais par qui? Marine Le Pen ? Emmanuel Macron? ou Jean-Luc Mélenchon, qui s’est gardé, pour l’instant, de donner une consigne de vote et caracole en tête à Marseille, désormais sommairement coupée en trois : au Nord, dans les arrondissements de Samia Ghali, les électeurs ont placé Mélenchon en tête, avant le FN; à l’Est, ils penchent pour Marine le Pen (autour de 30%), suivie par Mélenchon. Quant au Sud, traditionnellement à droite, il est resté fidèle à François Fillon et au parti Les Républicains qui commence à s’entre-déchirer. Dans la cité phocéenne, les deux extrêmes, Mélenchon et Le Pen totalisent près de la moitié des voix.
Dans ce contexte, on voit mal comment les socialistes des Bouches-du-Rhône vont s’y prendre pour rassembler les maigres troupes pour le deuxième tour, puis pour les législatives qui suivront. Le silence radio du député sortant Jean-David Ciot, 1er secrétaire de la fédération des Bouches-du-Rhône, naguère tout puissante, en dit long sur la solitude du soldat socialiste en ce printemps 2017.
Revue de tweets
> Samia Ghali, Sénatrice des Bouches du Rhône – Maire des 15ème et 16ème arrondissements de Marseille.
[#Présidentielle2017 ] le 1er tour est sans appel. Tous @enmarchefr pour faire gagner la gauche et la République face @FN_officiel
— Samia GHALI (@SamiaGhali) 23 avril 2017
> Benoit Payan, Président du groupe socialiste de la ville de Marseille. Conseiller départemental des Bouches-du-Rhône:
Dimanche 7 Mai je voterai sans hésiter. C’est de la République qu’il s’agit.Dimanche 7 Mai je voterai @EmmanuelMacron sans hésiter. C’est de la République qu’il s’agit. — Benoît Payan (@BenoitPayan) 23 avril 2017
> Patrick Mennucci, député de la 4eme circonscription des Bouches-du-Rhône:
Ma réaction: Je veux féliciter @benoithamon pour sa campagne et au second tour je voterai pour Emmanuel Macron https://t.co/os4dXJLxWc
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) 23 avril 2017
> Henri Jibrayel, député (14ème, 15ème et 16ème) Conseiller départemental – Vice-président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale :
Face à l’obscurantisme de Marine Le Pen, sans aucune hésitation, le 7 mai je voterai pour @EmmanuelMacron
— Henri Jibrayel (@henrijibrayel) 23 avril 2017