Il pleut et le ciel est bas sur l’Etang de Berre. Il est midi, ce mercredi 26 novembre, à la Villa Khariessa. Un décor au charme désuet pour accueillir le déjeuner de presse du GMIF qui veut évoquer le nouveau modèle de développement de l’Etang de Berre. C’est l’un des dossiers sensible de la métropole et plusieurs médias locaux sont là. Depuis l’arrêt d’une première raffinerie (Liondell Basell en 2012), les menaces sur l’avenir des sites de l’industrie locale du raffinage reviennent sur le devant de la scène à intervalles réguliers (lire nos reportages sur la raffinerie de La Mède).
A deux pas, le site métallurgique de Fos subit lui aussi l’influence déflationniste de la concurrence mondiale. Heureusement, la bonne santé de l’industrie aéronautique a permis à la zone de résister. Mais dans ce secteur aussi, la globalisation expose aux secousses conjoncturelles, voire à des retournements durables.
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Comment se prémunir ? Le GIMF se retrousse donc les manches. Cette « interpro » qui représente l’UPE 13 sur l’Etang de Berre et défend les intérêts de 10000 établissements industriels et maritimes du département (soit 10% des salariés et du 13) vient de créer un bureau où l’on retrouve les grands acteurs pétro-chimiques et industriels. Le GMIF veut rendre plus visible ses actions au sein des différentes instances où il est représenté (institutions locales, organismes professionnels, agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation). Il dispose également de commissions internes. Volià pour le côté organisation. Mais pour servir quelle vision ? Pour Gérard Goninet comme pour Marc Bayard, bien difficile de savoir comment seront structurées leur industrie respective dans 10 ou 20 ans.
Accélérateurs, démonstrateurs, pépinières…
La solution ? Partir de projets, coordonner, initier des nouveaux modèles plus « serviciels », réunissant la recherche en amont, la production de matières et les produits, des schémas plus innovants pour faire la course en tête. Selon le patron des sites d’Airbus Helicopters en France, la vitesse d’exécution est fondamentale. Désormais les ingénieurs compétents sont partout dans le monde. Des accélérateurs, des démonstrateurs, des pépinières permettront de créer demain les industries du futur. Les premières initiatives naissent ici ou là : Piicto sur le port, le projet Henri Fabre à Marignane, un pôle dirigeable à Istres. Ces réalisations cherchent aussi à s’inscrire dans les priorités de la politique industrielle nationale de priorités insiste Marc Bayard. Pour Gérard Goninet, il faut absolument gagner en taille critique car « les effets d’échelle peuvent être décisifs dans la compétition internationale.» Rendez-vous dans six mois pour faire un point sur les réflexions et les premières actions.