Il aura fallu plus de 80 ans pour concrétiser une idée née dans les années 30. La rocade L2 ouvre son côté nord étape par étape à partir du vendredi 5 octobre 2018, soit deux ans après l’ouverture de la tranche est. À cette date, ouvre à la circulation le tranchée couverte Saint-Jérôme (13e). Les prochains mouvements sont prévus à partir du 17 octobre où l’ensemble du sens intérieur – Aix-en-Provence vers Aubagne – sera ouvert à la circulation. Pour la partie extérieure – Aubagne-Aix – il faut attendre le 23 octobre et le 24 pour la portion extérieure sous l’échangeur Saint-Jérôme. Enfin, l’A507 sera complètement accessible le 25 octobre, après l’ouverture de l’accès direct à la Rocade depuis l’A50 en provenance d’Aubagne.
Le projet, qui après des années d’incertitude a été boosté par la signature d’un partenariat entre l’État et la Société de la Rocade L2 de Marseille (SRL2). Le contrat comprend notamment l’entretien et la maintenance de la L2 pendant 30 ans. L’État financera d’ailleurs la phase d’entretien-maintenance et les gros entretiens de renouvellement – d’une durée de 26 ans – à hauteur de 743 millions d’euros hors taxes en valeur courante.
Pour la conception et de la construction, la SRL2 a formé un groupement composé de filiales des groupes Bouygues Construction, Colas et Spie Batignolles. Le bureau d’ingénierie Egis est, lui, le principal membre du groupement des maîtres d‘ouvrages. Les coûts ont été financés par les pouvoirs publics – État, Métropole Aix-Marseille Provence, Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et Conseil régional Provence-Alpes-Côte-D’azur – à hauteur de 375 millions d’euros, les investisseurs pour une somme de 30 millions ainsi que des prêteurs pour un montant de 163 millions.
Un nouvel axe routier majeur à Marseille
La Rocade L2 a pour vocation de devenir un axe d’importance capitale à Marseille. Cette autoroute qui permet de contourner le centre-ville de Marseille entre l’A50 (vers Aubagne et Toulon) et l’A7 (vers Lyon et Aix-en-Provence) va surtout réduire le temps de trajet des automobilistes de 45 à 10 minutes. « Le fait de bénéficier d’une infrastructure plus rapide et de meilleure qualité représente un gain d’environ 300 millions d’euros par an », ajoute Inouk Moncorgé, directeur général de la SRL2. Avant d’ajouter : « Les taux d’accidents sont plus faibles et moins graves sur des autoroutes comme celle que nous venons de construire que sur d’autres types de voiries ».
Selon la SRL2, la nouvelle artère va permettre de désengorger de 30% les axes routiers actuellement empruntés par les futurs usagers de l’autoroute. « Avec la L2 Est on a déjà constaté que ça diminuait un peu la densité de circulation sur le Jarret. Ça devrait continuer davantage et aussi réduire le trafic sur le viaduc des Plombières et la RD4 qui vient de la Valentine », renchérit Hélène Marliangeas, responsable communication à la SRL2.
Si les travaux de l’autoroute sont terminés, il en reste en périphérie (lire par ailleurs). « En ce qui concerne les travaux liés au contrat de partenariat de la L2, nous prévoyons encore un an de travaux pour les aménagements en surface : rétablissements de voiries (comme la rue Jean Queillau dans le 14e), trottoirs et plus tard des pistes cyclables et des voies réservées aux transports en commun réalisées par la Métropole », déclare Inouk Moncorgé.
Quelques chiffres sur la Rocade L2
• 9,7 km de voie
• 7 points d’échanges
• 8 tranchées couvertes soit la moitié de sa longueur
• Une autoroute gratuite à 2×3 voies
• 214 caméras vidéo et détection automatique d’incident dont 146 sur la section L2 Est