Le maire LR des 9e et 10e arrondissements de Marseille, Lionel Royer-Perreaut, cumule les responsabilité dans le domaine du logement. Président de 13 Habitat, vice-président au logement du conseil de territoire Marseille Provence, il est désormais le nouveau président de la Soleam. Dans un entretien accordé à Gomet’, mercredi 18 novembre, il dévoile ses ambitions pour la société d’aménagement public et ses orientations politiques en matière de logement. Il affiche son opposition à l’encadrement des loyers soumis lundi 23 novembre au vote du conseil municipal de Marseille
Vous venez d’être élu à la présidence de la Soleam. Quelles orientations stratégiques allez-vous lui donner ?
Lionel Royer-Perreaut : Nous avons un outil opérationnel au service des territoires qui ne demande qu’à se développer et fructifier avec de vrais compétences et de vrais savoirs-faire. On va continuer de répondre aux missions pour lesquelles on est mandaté avec nos deux clients principaux la Métropole et la Ville de Marseille mais aussi se développer au-delà de ces territoires. La Soleam ne peut pas se contenter d’avoir un unique donneur d’ordre. Rien dans la loi ne nous empêche de candidater sur des marchés ailleurs sur le département ou sur des départements voisins. Et d’ailleurs, il y a déjà des sociétés d’aménagement des territoires voisins qui répondent à des projets sur notre métropole. La Soleam s’est déjà positionnée sur des marchés à la Seyne-sur-Mer il y a quelques années et il y a toujours de belles opérations d’aménagement sur cette ville. On a des collaborateurs très motivés, des techniciens très compétents qui ont une approche intégrée du métier de l’aménagement. Après, nous avons aussi besoin d’améliorer notre image.
Nous devons apprendre à faire savoir ce que nous savons faire.
Lionel Royer-Perreaut
La Soleam a effectivement été très décriée notamment sur sa gestion du chantier de la Plaine. Comment comptez-vous améliorer son image ?
Lionel Royer-Perreaut : Nous devons apprendre à faire savoir ce que nous savons faire. La Soleam ne sait pas se vendre, c’est incontestable. Il faut être plus offensif sur la communication. Jusqu’ici, elle n’avait pas besoin d’aller chercher les clients car la ville de Marseille venait à elle assez spontanément. Il n’y avait pas d’enjeux de conquête de nouveaux marchés. Il va falloir changer si on veut se développer. Il faut aussi être plus au rendez-vous sur la temporalité des prestations telles qu’elles peuvent être attendues par les concessionnaires et les mandants. Nous avons des marges de progrès sur ce sujet. Pour autant, je ne voudrais pas qu’on accuse trop facilement la Soleam comme j’ai pu le voir dans plusieurs médias. Elle n’est pas décisionnaire de tout, ce sont les institutions qui décident. Il y a pu avoir des problèmes de communication, des atermoiements mal compris mais bien souvent, on fait porter à la Soleam un chapeau qui est bien trop grand pour elle. Nous avons sans doute des méthodes de concertation qui méritent d’être modernisées et on doit aller au-delà de ce que la loi nous demande de faire. On me trouvera toujours pour discuter, avancer ensemble. Par contre, si je m’aperçois que sous couvert de concertation, on se retrouve dans de l’usure politicienne, je ne dépenserai pas mon énergie à cela. Oui pour un travail en commun, pour ressentir le besoin des populations mais non à l’instrumentalisation politicienne. Je pense notamment que sur le sujet de l’habitat et de l’habitat indigne, la situation est suffisamment grave pour dépasser les postures.
Quels sont les chantiers prioritaires de la Soleam pour les mois qui viennent ?
Lionel Royer-Perreaut : Nous avons de grandes zones d’aménagement concertées (Zac) en concession pour la ville de Marseille. Au Nord, nous travaillons sur un grand projet de requalification de la Savine pour le compte de l’agence de rénovation urbaine avec de gros enjeux structurants. Cela nécessite d’ailleurs des réponses politiques de la Ville de Marseille pour avancer. Dans les quartiers sud, la Soleam porte la Zac de Vallon-Régny qui va commencer à sortir de terre l’année prochaine et qui va s’étaler sur six à huit ans de travaux. Mais le sujet majeur est l’opération grand centre-ville et l’articulation avec la SPLA-IN (Société publique locale d’aménagement d’intérêt national). On attend de voir ce qu’on attend de nous sur la rénovation du bâti et comment on va pouvoir accompagner les collectivités sur les questions d’habitat indigne.