Il y a eu un avant et un après le 5 novembre 2018. En ce jour de commémoration du premier anniversaire des effondrements de deux immeubles qui coûtèrent la vie à huit personnes, les réactions se multiplient parmi la classe politique, dans un contexte exacerbé par les élections municipales à venir.
Vassal, Gilles, Gaudin : postures diverses à droite
Directement pointé du doigt dans cette affaire pour sa gestion de la ville, Jean-Claude Gaudin, actuel maire LR de Marseille, a fait le choix de ne pas paraître rue d’Aubagne en cette matinée anniversaire du 5 novembre. « En cette journée de commémoration j’ai tenu à partager un moment avec le personnel municipal ayant accompagné les délogés tout au long de l’année afin de les remercier pour leur mobilisation et leur dévouement exemplaire » indique-t-il sur Twitter, poursuivant : « C’est pour eux que nous venons de respecter une minute de silence. Que chacun sache que Marseille n’oubliera jamais ces huit noms que nous avons inscrits sur une plaque commémorative que nous allons dévoiler dans un instant et qui sera apposée sur les lieux même du drame »
— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) November 5, 2019
Du côté de Martine Vassal, le parti est pris depuis le dimanche 3 novembre : la candidate LR à la mairie de Marseille a décidé de suspendre sa campagne le temps des commémorations, et ce jusqu’au 7 novembre inclus. Toutefois, elle s’est exprimée dans un entretien au journal Libération, dans lequel elle évoque notamment la question des marchands de sommeil : « J’ai appris qu’il y avait des loyers monstrueux pour des gens qui vivent dans des conditions abominables, tout ça je l’ai découvert ». Puis, se dégageant de toute responsabilité propre, elle attaque à gauche : « Mais est-ce que c’était ma responsabilité de regarder l’état des immeubles de la rue Jean-Roque et de la rue d’Aubagne, en étant à la tête du département ? C’était peut-être le rôle de Patrick Mennucci quand il était maire de secteur jusqu’en 2014… ».
De son côté, comme le rappelle le journal Le Monde dans son édition du 4 novembre, Bruno Gilles, également candidat à l’investiture LR dans la course aux municipales à Marseille, « reste le seul membre de la majorité sortante à s’être officiellement excusé après le drame ». Ce même jour, il a également partagé son souhait de prendre de la distance avec la campagne électorale en cours : « En ces instants si douloureux pour les Marseillaises et les Marseillais, je souhaite que cette semaine soit dégagée de toute contingence politique et que nous consacrions exclusivement nos pensées au respect et à la mémoire des victimes ». Enfin, il a réagi via Twitter au matin du 5 novembre : « L’année dernière, le 5 novembre 2018, huit personnes ont trouvé la mort à la Rue d’Aubagne. Je pense à elles. Et avec une réelle émotion et une profonde dignité, j’adresse une nouvelle fois tout mon soutien à leurs familles et à leurs proches ».
Yves Moraine, adjoint LR au maire de Marseille qui s’était vu reproché de participer à une soirée sur le thème du chocolat au soir des effondrements du 5 novembre 2018, n’a pas effectué de déclaration officielle. Pas de réaction non plus du côté de Renaud Muselier, président LR de la Région Sud.