La savonnerie Marius Fabre, dans laquelle est fabriquée le traditionnel savon de Marseille depuis 1900, a reçu en mars dernier son quatrième chaudron dans ses locaux de fabrication à Salon-de-Provence, d’une plus grande capacité que les trois autres chaudrons existants. Une « petite révolution » pour la savonnerie, indique-t-elle dans un communiqué, puisque cela n’était pas arrivé depuis 1956. Face à une demande croissante de savon de Marseille, l’usine devrait désormais pouvoir répondre « aux nombreuses commandes de la clientèle » que ce soit « en France, ou à l’étranger », étant présente dans près de 40 pays dans le monde.
Un projet qui a nécessité des savoir-faire locaux
Avec ce développement, Marius Fabre a à cœur de contribuer « à la bonne santé économique de Salon-de-Provence ». La savonnerie a également tenu à faire appel à des savoir-faire locaux et spécifiques, comme celui de l’entreprise Moscatelli située à Sorgues (Vaucluse) pour la fabrication du chaudron, mais aussi l’entreprise de chaudronnerie TCM à Grans ou encore l’entreprise de maçonnerie Tanzi à Saint-Etienne-du-Grès pour mener à bien les travaux annexes. Une opération parfaitement menée qui a pu attirer l’œil des plus matinaux : « Au petit matin, les lève-tôt ont pu apercevoir cet imposant chaudron flotter au-dessus de la savonnerie avant de prendre place, en passant par le toit, à son emplacement définitif au cœur de la salle des chaudrons » a ainsi commenté Julie Bousquet-Fabre, une des arrière-petites-filles de Marius Fabre qui perpétue la fabrication de ce savon traditionnel.
Un moment « très émouvant » pour la famille, donc, et qui a aussi été l’occasion pour elle de rappeler que cette technique de cuisson en chaudron à ciel ouvert n’est toujours pas reconnue comme « véritable » et reste toujours dans l’attente d’une réponse de l’Etat quant à la reconnaissance et la protection de ce savoir-faire.