Le Place Marketing Forum, forum international qui s’est déroulé du 9 au 10 mars à Aix-en-Provence, récompense les meilleures pratiques de marketing territorial dans le monde. Dans la catégorie « Marketing collaboratif – Innovation sociale – Sharing city – Villes de demain », c’est la ville de Séoul qui est mise à l’honneur.
« Sharing city », la ville partagée. Depuis 2012, Séoul inaugure ce concept en tentant de répondre à de nombreuses problématiques causées par la densité urbaine. À l’origine, le maire de la capitale sud-coréenne élu cette année là, Park Won-soon. Cet ancien avocat des droits de l’Homme a initié ce vaste projet, dans une ville-métropole de plus de 20 millions d’habitants. Les problèmes de transport, de logement, de pollution de l’air ou encore d’isolation sociale sont ainsi traités avec le développement d’une économie de partage. « Ce qui est à moi est à vous » illustre Seon Ae Kwon, membre du gouvernement métropolitain de Séoul. « La sharing City, c’est consommer sans posséder: partager les espaces de travail, les parkings mais aussi les informations (les datas), et les biens comme les livres, vêtements ou les voitures ». Un inversement complet de paradigme économique, notamment au niveau du partage des datas, souvent concentrées chez les géants du web.
Stimuler l’économie locale
Justement, les entreprises partenaires sont toutes coréennes. La gouvernance du projet obéit à une approche multipartisme regroupant les associations locales, des partenaires privés, et les citoyens. Une « gouvernance publique-privée sous le contrôle du gouvernement de la métropole de Séoul ». « Cela stimule l’économie locale, rebâtit une communauté, joue à la protection de l’environnement et soulage les problèmes urbains » continue Seon Ae Kwon. Quelques exemples concrets et variés.
D’ici 2018, la Wi-Fi équipera gratuitement la totalité des espaces publics de la ville. Des programmes de sensibilisation à la société de partage sont également organisés dans les écoles. « Apprendre le partage à l’école aux enfants leur fait intégrer le partage en tant que pratique sociale ». Également, sont menés des programmes de « room sharing » avec des jeunes coréens qui dorment chez des personnes âgées vivant seules. Dans une société dans laquelle l’isolement sociale constitue un véritable problème, cette initiative est fondamentale. « Nous nous préoccupons en premier des habitants ».
Des émules en Europe?
Séoul est la première ville au monde à avoir revendiqué ce concept de « Sharing city », mais elle fait des émules. En Europe, Amsterdam s’y est mis. Le problème, c’est qu’il n’y a « pas de définition partagée du concept » comme l’illustre un participant à la table ronde qui suit la remise du prix. Ainsi, la France privilégie des participations citoyennes au lieu de grandes approches transversales comme dans la capitale sud-coréenne. Mais le concept commence à intéresser la ville de Lille, bien que l’on soit encore loin d’une application aussi globale qu’à Séoul.
Un projet en particulier : Share Hub
« Share Hub est un projet qui propose diverses informations de partage de la culture et relie les individus et les groupes intéressés par le partage » comme l’explique Park Sun, en charge du projet pour l’association Creative Common Korea. « Nous voulons réellement introduire la culture de partage dans le quotidien des gens en collectant des informations pour les mettre en relation ». Pour résoudre la question du « Comment puis-je participer de chez moi ? », Share Hub a créé une plateforme en ligne de mise en relation. « Une fois que nous avons capté un public, la seconde étape est plus simple. Les gens réalisent naturellement que le partage leur est bénéfique » ajoute Park Sun. Le tout dans des domaines variés, « de la culture à l’activité ».