On l’appelle « Smartseille ». Un nom original pour une démarche ambitieuse et durable. Au cœur du projet Euromediterranée, le démonstrateur « Smartseille » est un quartier expérimental à vocation de démonstrateur international. L’objectif : préfigurer la ville de demain, la ville intelligente, autrement appelée smart city. Situé dans les quartiers Nord de Marseille, contre la passerelle autoroutière de l’A55, « Smartseille » a pris pour terrain de jeu la friche industrielle d’une ancienne usine à gaz, très fortement polluée. Ce îlot démonstrateur s’inscrit dans une zone paupérisée, enclavée, et sans identité, dans laquelle les enjeux socio-économiques occupent une place de premier plan. C’est ici que démarre ce vaste projet d’avenir. Et « c’est une chance », pour Luc Bouvet, directeur régional Eiffage Construction Méditerranée (photo à gauche avec le maire de Salon Nicolas Isnard), de développer cet écoquartier.
Le groupe Eiffage, en partenariat avec Euroméditerranée et la Ville de Marseille ont voulu relever le défi de se projeter dans l’avenir pour imaginer un quartier à Haute Qualité de Vie. Pour mener au plus loin cette expérimentation, « nous avons l’autorisation de déroger aux règles normatives (dictées par les textes de loi) pour préfigurer la ville de 2030. Nous pouvons ainsi, changer les règles de stationnement, de transports… ». Un défi possible grâce à un « écosytème partenarial » au service de l’innovation. Et c’est précisément de cette thématique dont il sera question à l’occasion de la première table-ronde du Salon des maires, le 17 novembre : « Smart city, l’innovation au service de la ville de demain ».
Exemple : les transports. « Le tout voiture nous sature aujourd’hui, reprend Luc Bouvet. Là, nous travaillons sur des modes doux et nous montrons l’exemple avec des starts-up qui viennent nous rejoindre pour travailler avec nous. Nous voulons démontrer qu’il y a un autre moyen que la voiture pour, demain, aller faire sa livraison ou répondre directement à ses propres besoins. » Intensifier l’usage du stationnement, promouvoir le transport par câble aérien, expérimenter les véhicules du futur, adopter une gestion intelligente de l’électricité ou encore rendre visible le cycle de l’eau sont autant d’enjeux qui vont dessiner la ville du futur. Et pas de ville sans logements… innovants, d’autant qu’une nouvelle réglementation sur le logement social va intervenir au 1er janvier. Elle impose un suivi énergétique personnalisé par logement, des cartes numériques sur tous les bâtiments et une réflexion sur la précarité énergétique pour les revenus les plus faibles. C’est pour 2017, « mais nous y sommes déjà. Nous sommes en avance puisque nous menons des réflexions personnalisées de suivis énergétiques dans chacun des logements que l’on réalise aujourd’hui », poursuit le directeur régional d’Eiffage. Le but est de permettre, à la manière d’un compteur de voiture, de contrôler sa consommation avec précision : « J’ai pris une douche, voilà les conséquences. » A l’heure actuelle, un budget énergétique pour un foyer de quatre personnes dans un T3 s’élève à 1200 euros. « Nous sommes en train de faire la démonstration que l’on peut le baisser de 30 ou 40%, avec les moyens que l’on a, mais aussi en incitant les gens à changer leurs comportements. »
Tous connectés durablement !
Avec pour ambition d’être un laboratoire d’expérimentation à ciel ouvert, l’écoquartier « Smartseille » et ses développements urbains futurs au sein d’Euroméditerranée s’inscrivent comme un incubateur de solutions innovantes, visant à incarner les méthodes et les savoirs-faire français de pointe en matière de ville durable. Dans cette perspective, bien sûr, l’accès aux services numérique doit se démocratiser. « Il faut évoluer avec son XXIe siècle, exprime Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler de manière très forte sur le territoire pour enlever les fameuses zones blanches, là où il n’y a pas de numérique, au XXIe siècle c’est inadmissible. » Le territoire n’est pas entièrement couvert, ce qui posent des difficultés à certaines entreprises, autour de l’étang de Berre notamment. « On s’aperçoit que toutes les communes quelles qu’elles soient sont intéressées par le numérique, parce ce que c’est un service que l’on apporte à sa population et ça peut aider. »
A titre expérimental, la totalité du démonstrateur « Smartseille » sera couvert par une offre de services numériques comme vecteur des innovations technologiques, énergétiques et sociales. L’idée est de s’appuyer sur l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour favoriser les liens entre les usagers du quartier et améliorer les performances environnementales. Tous connectés durablement !
La table-ronde « Smart-City » : l’innovation au service de la ville de demain aura lieu jeudi 17 novembre de 9h30 à 10h30 à l’espace Trénet.
Elle sera animée par Jean-François Eyraud, rédacteur en chef de Gomet’, avec la participation de Marie-Pierre Callet, vice-président du Département des Bouches-du-Rhône, déléguée aux systèmes d’information et de télécommunication, Richard Curnier, directeur régional groupe Caisse des dépôts (Paca), Luc Bouvet, directeur régional Eiffage Construction Méditerranée et Marc Simon, directeur délégué Méditerranée-Direction du développement et des relations institutionnelles France, directeur délégué Méditerranée Groupe Suez.
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Reportage réalisé en partenariat avec le Salon des Maires