“Soit dit en passant” c’est la chronique hebdomadaire du journaliste Hervé Nedelec. Un regard sur l’actualité plein d’humour et d’humeur !
Dassier bien trempé
Jean-Claude Dassier, vice-président de Valeurs Actuelles et ancien président de l’OM, vient d’être mis en examen pour « abus de bien sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux » dans “l’affaire des transferts douteux de l’OM”. Dassier explique que « tout a été fait dans les règles ». Il n’a pas eu à connaître la manière dont les agents de joueurs avaient agi dans ces transactions. La justice n’a elle qu’un objectif : comprendre comment le club a perdu dans ces tours de passe-passe 55,3 millions d’euros. Dassier qui sait être aussi un fin tacticien estime que ni lui, ni son prédécesseur (Diouf) ni son successeur (Labrune) ne sont en cause dans ces méthodes. En creux, cela veut aussi dire que s’il l’était, ils le seraient tous les trois. Attaque-défense et droit au but.
Jamais sans ma fille
[pullquote]Maryse c’est la fée qui cabosse[/pullquote]Maryse Joissains a on le sait un caractère bien trempé. Un sens aigu aussi de la famille, même si les péripéties plus ou moins pénibles n’ont pas manqué dans son clan. Elle est impitoyable, notamment lorsqu’on s’approche trop près des intérêts de sa fille, Sophie, son adjointe et néanmoins sénatrice. François Xavier de Peretti (proche de Borloo) et Bruno Genzana (de l’écurie de Jean-Claude Gaudin) ont payé pour voir. Le premier a dû renoncer pour un temps à toute ambition aixoise. Le second est réfugié politique à Allauch dont il est conseiller général. Un troisième larron a voulu s’y frotter. Franck Allisio, ex-président des Jeunes actifs des Républicains. Il a tenté de se glisser dans la liste Joissains aux dernières municipales. Depuis il a passé l’arme… à l’extrême droite. Marion Maréchal Le Pen l’a désigné dans les Bouches-du-Rhône pour les régionales de décembre. Maryse c’est la fée qui cabosse.
Moulin fait de la résistance
[pullquote]Jamais un collège n’avait aussi bien porté le nom de Jean Moulin[/pullquote]Profs à Marseille… dans les quartiers nord. L’enfer au quotidien, décrit en particulier par ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Zone interdite le magazine de M6 l’a fait. Au collège Jean Moulin. Une réalité pas facile certes, mais des enseignants qui ont décidé de faire leur job jusqu’au bout. C’est émouvant, rude, parfois drôle. Une des profs a reçu les palmes académiques pour sa détermination à remplir sa mission : enseigner. La plupart de ceux qui ont été filmés dans ce long reportage méritent considération et jamais un collège n’avait aussi bien porté le nom de Jean Moulin.
Tarte aux pruneaux
On pourrait en rire s’il n’y avait pas eu mort d’homme. La fusillade qui a endeuillé le quartier de l’Opéra en dit long sur l’attractivité de la nuit marseillaise. O’Stop le restaurant visé est quasiment le seul à être encore ouvert au bout de la nuit. Les chauffeurs de taxi témoignent que le cours Ballard, tout proche, est devenu un traquenard aux heures avancées. Et il y aura encore des hebdomadaires pour nous parler de « la movida marseillaise ». Il faut qu’ils s’offrent une virée en Espagne pour mettre un vrai sens au mot.
Pas encore impressionnés
Vient de s’achever à Paris à la Pinacothèque une exposition insolite. On y parlait du Pressionnisme, ce mouvement artistique né dans la rue, à New-York, dans les années 70. Il a, depuis, envahi le monde, des quais de gare aux murs anti-bruit des autoroutes, en passant par toutes les façades accessibles. L’expo nous expliquait qu’il ne fallait pas confondre le tag et le graffiti. Le premier est une signature qui marque un territoire. Le second une sorte d’enluminure qui magnifie une écriture. S’ajoute à tout cela le street art. Des œuvres de libre inspiration comme on peut en voir à Marseille avenue de la Corse, au pied de Notre-Dame, côté Bois-Sacré, ou encore à la Friche de la Belle-de-Mai. Il y a ici aussi de véritables artistes. Mais c’est un peu comme au vélodrome, onze artistes pour 60 000 amateurs.
Les vessies et ceux qui lanternent
Le parking Gambetta en haut de la Canebière est la pissotière la plus infecte de la ville. Il y en d’autres et il vaut mieux éviter en matinée les escaliers de la place Estienne d’Orves, les rues qui jouxtent la mairie et, les soirs de match, les abords immédiats des immeubles de Michelet. Peut-on espérer le retour des vespasiennes ou de ces urinoirs qui faisaient au début du siècle dernier le bonheur des prostates fatiguées ? Rien n’est moins sûr. Quand on sait que dans le même temps où ont disparu ses espaces de soulagement, les pubs-brasseries se sont multipliés à Marseille, on se dit que les petits ruisseaux n’ont pas fini de faire des grandes rivières.
Il nous fend le cœur
[pullquote] Les prétendants sont nombreux de Moraine à Teissier, de Muselier à Vassal, de Blum à Boyer.[/pullquote] Le sénateur-maire de Marseille a refusé d’abandonner le palais du Luxembourg comme le petit palais du Vieux-Port pour un siège au Conseil Constitutionnel que lui offrait, sur un plateau, son collègue et ami Gérard Larcher président du Sénat. Jean-Claude Gaudin estime que s’il quittait les rives du Lacydon pour la rue Montpensier et le jardin du palais Royal qui la jouxte, sa succession à Marseille provoquerait un « séisme ». Deux interprétations possibles. La première est que, décidément, Gaudin s’inscrit dans la lignée de Defferre qui n’avait pas désigné de dauphin avant sa mort prématurée. La seconde c’est que les prétendants sont nombreux de Moraine à Teissier, de Muselier à Vassal, de Blum à Boyer. Au Sénat la loge réservée aux anciens parlementaires est appelé par les huissiers : l’ossuaire. Pour la mairie il faudra attendre St Pierre.
A l’Estaque c’est oui à la BD
On se souvient qu’une association, au début des années 90, avait demandé au préfet des Bouches-du-Rhône de supprimer les lettres PD sur les plaques minéralogiques des voitures. Raison avancée : « Au volant on se fait sans arrêt traiter de… si en plus c’est inscrit sur nos plaques ! ». Passons. On se souvient aussi qu’au mois de janvier ce sont les initiales BD que deux fous de Dieu ont voulu gommer de notre paysage culturel. A l’Estaque lors du festival de la caricature, opportunément nommé « Vivre ensemble… », les artistes du crayon et de la plume ont rendu un hommage bouleversant à nos dessinateurs foudroyés. Sans grandiloquence et toujours avec le sourire. Merci.