Lors de sa grande conférence de presse du jeudi 25 avril, Emmanuel Macron a ouvert la porte au RIC (référendum d’initiative citoyenne) au niveau local. La sénatrice des Bouches-du-Rhône et fille du maire d’Aix-en-Provence, Sophie Joissains prend la balle au bond et écrit au Premier ministre pour demander un « référendum territorial par territoire » sur l’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence. « Au regard de l’échec de cette structure et de la fusion Métropole/Département envisagée, il est temps d’intégrer les habitants au processus décisionnel », écrit-elle dans son courrier envoyé lundi 29 avril à Edouard Philippe.
Pour un referendum sur l’intégration du Pays d’Arles
Une fois de plus, elle dresse un constat accablant sur le situation de la Métropole. Elle la qualifie de « structure moribonde » et évoque une « catastrophe institutionnelle et financière ». « L’institution métropolitaine telle que conçue par la loi Maptam en dépossédant les communes de leurs compétences et en faisant disparaître la gouvernance intercommunale par bassins de vie ne peut fonctionner sur un territoire de 3 000 km2, et peut-être bientôt 5 000 », affirme-t-elle. Elle s’associe ainsi aux élus et habitants du Pays d’Arles qui s’opposent à leur intégration à la Métropole et demande « une consultation par référendum ». Elle élargit même sa proposition au Pays d’Aix et aux autres territoires « annexés de force à la ville-centre, car c’est bien de cela dont il s’agit… ».
Une refonte totale de la Métropole « sans détruire le Département »
Alors que que le gouvernement espère réussir la fusion de la Métropole et du Département au plus vite, Sophie Joissains s’oppose clairement à ce projet et met en garde contre « la tentation hégémonique de la ville-centre ». Elle veut « refonder totalement la structure selon un principe de subsidiarité administratif fiscal et financier […] en respectant la polycentralité historique et essentielle de la Provence sans détruire un Département qui lui, fonctionne très bien ; Alors le Pays d’Arles la considèrera peut-être comme une option », avance-t-elle. Selon elle, les 113 maires, sur 118 que compte le Département, opposés à la création de la Métropole au départ, « le sont toujours ». La sénatrice rebondit ainsi sur « l’annonce du Président de la République sur le RIC local » qui arrive « à point nommé ». « Les citoyens dont les territoires et communes ont été mutilés par le fait du prince doivent pouvoir faire des choix, insiste-t-elle. Rester ou pas dans la Métropole, et si oui, quels doivent être les contours de cette structure ».
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