Le Conseil municipal de Marseille du 9 juillet n’a pas été de tout repos. Dès le troisième rapport, l’opposition de droite “enfonce” la majorité sur sa « lente » réorganisation des services, et grince, sans surprise, pour le rachat de l’Après M et le refus du tracé du Boulevard Urbain Sud (B.U.S) proposé par la Métropole. Pourtant, une coopération entre la municipalité, la Métropole et le Département peut (parfois) faire avancer les sujets importants comme la rénovation du quartier Air-Bel (11e arrondissement).
La réorganisation des services questionne l’opposition
Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille en charge de la modernisation de l’action publique, qui ne voudra étonnamment pas répondre aux questions des journalistes après la séance, ouvre le débat avec le troisième rapport, 1000e rapport de la mandature du Printemps marseillais, qui « précise la composition des périmètres de chacune des directions générales adjointes et leurs missions transversales ». Les DGA étant passées de 13 à 7, Pierre Robin (LR) ne manque pas d’évoquer une huitième direction en charge du Plan écoles « apparue par surprise » avant le Conseil.
« Avec vous les choses s’étirent dans le temps et c’est l’instabilité permanente »
Pierre Robin (LR)
Olivia Fortin spécifie les cinq missions transversales au sein des DGA qui marquent « un tournant culturel fort pour la municipalité » : la transition écologique, la participation citoyenne, la jeunesse, les projets urbains et la transformation des pratiques managériales. L’opposition de droite s’en donne à cœur joie pour décrédibiliser cette réorganisation municipale. « Avec vous les choses s’étirent dans le temps et c’est l’instabilité permanente » tacle Pierre Robin (LR) qui en profite pour rappeler le départ du directeur général des services (DGS), Benoît Quignon, avant de se moquer de la fraîche constitution d’un groupe écologique citoyen « qui prétend être dans la majorité, sans être dans le groupe majoritaire. » Quant au chef de la majorité et adjoint aux Finances, Joël Canicave, il banalise la création de ce groupe au sein de sa majorité et confie que la formation de groupes est l’essence même du Printemps marseillais.
Le rachat du McDonald’s Saint-Barth fait débat
Le rachat du McDonald’s de Saint-Barthélemy pour 600 000 euros fait des remous dans l’hémicycle. Cet ancien fast-food du 14e arrondissement, réquisitionné en 2019 par ses salariés puis par des habitants, veut être transformé en restaurant solidaire accessible pour tous. Pour le maire, Benoît Payan « la Ville de Marseille renoue avec son histoire » en rachetant les murs de ce McDonald’s. En revanche, pour Catherine Pila (LR), c’est « une histoire de clown » que le maire « cautionne ».
Du même avis, Cédric Dudieuzere (RN) ajoute que ces bénévoles « ont réquisitionné l’établissement de manière illégale au mépris de la propriété privée ». Ces critiques n’empêche pas la majorité d’adopter le rapport à 54 voix sur 96 exprimées (cinq élus n’ayant pas pris part au vote à main levée). Marion Bareille (LR), maire des 13 et 14e, n’était pas présente physiquement et s’est abstenue. L’adoption du rapport permet de prolonger le rêve des bénévoles de l’Après M, certains présents dans la salle, soulagés d’avoir une éventuelle démolition du site par McDonald’s France. « Longue vie à l’Après M » clame Aicha Sïf, l’adjointe à l’alimentation durable, avant une standing ovation de l’hémicycle côté majorité.
🔑 On a les clés !
— Benoît Payan (@BenoitPayan) July 9, 2021
Le Conseil municipal vient d’approuver le rachat de l’ancien McDonalds de St-Marthe.
La solidarité des Marseillais continuera de vivre dans ces quartiers trop longtemps abandonnés !#MarseillePlusJuste pic.twitter.com/hQnQBz2VP2