Il aura fallu dix ans pour avoir l’accord du Comité du patrimoine mondial. Après de nombreuses mobilisations et deux échecs, “La cité radieuse” également surnommée par les Marseillais “Maison du fada” de Le Corbusier a fait son entrée au patrimoine mondial de l’Unesco.
En dix ans, deux candidatures avait été déposées et refusées. L’une à Séville en 2009, l’autre à Paris en 2011. Des échecs notamment liés à un dossier, pour le moins original. Alors que l’Unesco juge habituellement une seule et même œuvre à la fois, c’est ici 17 œuvres qu’il fallait inscrire. En plus de « la maison du fada », dix œuvres sont en France et sept à l’étranger dont un musée, une manufacture ou encore une chapelle.
La cité radieuse, bâtiment hors du commun
Construit entre 1947 et 1952, l’édifice est installé au 280 du boulevard Michelet, dans le 8e arrondissement de Marseille tout près du stade Vélodrome. Organisé comme un “village vertical” , il comprend 337 appartements en duplex, reliés par des rues intérieures mais aussi un hôtel, des bureaux, des commerces, un gymnase ou encore une école maternelle. Nouvelle spécificité du bâtiment, son implantation nord – sud, inversée par rapport à ceux du quartier. Tous les appartements sont ainsi traversants, et disposent d’une double orientation.
Bien que la cité radieuse soit classée aux monuments historiques depuis 1995, elle avait été très critiquée lors de son inauguration en 1952. Qualifiée de “cube de béton », le bâtiment avait subi de nombreuses critiques politiques et architecturales. C’est ainsi une nouvelle victoire pour l’œuvre marseillaise mais aussi un jackpot pour la vie touristique marseillaise. Si le classement Unesco sert en effet une image de marque et s’affiche comme un levier économique incontestable, il faudra s’attendre à voir le nombre de touristes augmenter. Toutefois, le classement n’est pas sensé faire la promotion de l’œuvre. Il vise à assurer sa protection et vient honorer une carrière, celle de l’architecte Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier.
Des conséquences pour les projets du quartier
Autre conséquence, et non des moindres en particulier pour les habitants du secteur, le classement au patrimoine mondial de l’Unesco entraîne des conraintes nouvelles en matière d’aménagement sur le site et aux alentours. Ainsi, lors d’une récente conférence de presse, la présidente de l’Agam (agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise), Laure Agnès Caradec avait souligné qu’il fallait attendre le classement (ou non) de la cité radieuse pour envisager le projet de rénovation urbaine dans le quartier.
Liens utiles :
> Sur le site de l’Unesco, le dossier consacré à Le Corbusier
> [Balade] Portfolio métropolitain : Le Corbusier au sommet avec Dan Graham en invité
> La dernière expo sur le toit de la cité radieuse de Felice Varini présentée sur le site du Mamo.