La Régie des eaux du Pays d’Aix a inauguré vendredi 17 mai dernier la nouvelle zone de rejet végétalisée de la station d’épuration d’Aix-Ouest, conçue pour devenir une « vitrine de la biodiversité sur le territoire ». La zone de rejet végétalisée (ZRV) repensée de la station d’épuration d’Aix-Ouest s’étend sur 15 000 m² et sert de laboratoire pour « le développement d’un écosystème et une biodiversité tout à fait exceptionnels » explique la Régie des eaux. Créée initialement au printemps 2011 en même temps que la station d’épuration, la ZRV a toujours joué un rôle de tampon avant le rejet des eaux usées traitées dans la rivière l’Arc. Désormais réhabilitée, elle doit offrir les meilleures conditions pour le développement d’une biodiversité végétale et animale, tant terrestre qu’aquatique, tout en améliorant l’impact des rejets dans la rivière l’Arc.
Les zones de rejet végétalisées (ZRV), définies par l’arrêté du 21 juillet 2015, sont classées en 4 catégories (prairie, bassin, fossé et autres). Elles remplacent souvent les canalisations pour les eaux épurées. En 2011, on comptait plus de 560 ZRV en France, réparties sur tout le territoire. Leur utilisation présente plusieurs avantages par rapport aux canalisations enterrées : coût moindre, durabilité, suppression des points durs au rejet, et amélioration de la qualité des rejets. De plus, elles favorisent la biodiversité et la création de milieux naturels, tout en offrant des fonctionnalités hydrauliques, écologiques et paysagères avantageuses.
Une zone de rejet végétalisée pour que la nature reprenne ses droits
Plus d’un mois de travaux et un investissement de 100 000 euros, financé par la Régie des eaux du Pays d’Aix, ont été nécessaires pour reconfigurer les berges, rééquilibrer l’écosystème et introduire de nouvelles méthodes de gestion. Ces travaux comprennent le reprofilage des berges en pentes douces, la réduction de l’emprise des zones de passage, la création d’îlots et de risbermes, la réintroduction d’espèces typiques des zones humides, ainsi qu’une gestion différenciée du site avec une réduction du fauchage et du faucardage. Le nouvel aménagement paysager comprend également la plantation de plus de 5 200 végétaux, dont 400 arbustes et 4 000 hélophytes (plantes de marais).
« La ZRV poursuit aujourd’hui de nouveaux objectifs dans une logique environnementale plus que paysagère. Les changements structurels qui ont été apportés reposent notamment sur le remodelage et le terrassement des berges en pentes douces. Désormais deux lignes de bassins communicants, avec des réservoirs tous différents, favorisent la circulation de l’eau et évitent tout problème de stagnation. Une réimplantation et réintroduction d’espèces végétales permet par ailleurs de recréer, autour des bassins, un couvert végétal typique des zones humides, reconnu pour sa pertinence écologique. Tous ces travaux répondent à un enjeu environnemental fort, fixé par la Régie des Eaux du Pays d’Aix dès 2011, lors de la création de la Station d’Épuration et de la ZRV » détaille François Laurent, directeur général de la Régie des eaux du Pays d’Aix.
Selon les dernières données de la Régie des eaux, la ZVR contribue chaque jour à améliorer la qualité de 3 300 m³ d’eaux usées traitées avant leur rejet dans l’Arc. Ces eaux proviennent des zones d’activité des Milles, de La Duranne, de l’Arbois et du village-quartier des Milles.
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