Transformer l’administration publique française de l’intérieur à l’aide du numérique et par le renforcement du recours aux technologies de l’intelligence artificielle générative (IAG). Voilà tout l’enjeu de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé lundi 7 avril par l’État.
Deux mois après l’ambitieux Sommet mondial pour l’action sur l’intelligence artificielle, qu’elle a accueilli à Paris, la France passe des paroles aux actes, afin d’améliorer l’efficacité et la qualité de ses services publics en s’appuyant sur les technologies les plus avancées, éprouvées et conformes aux exigences de souveraineté et de sécurité.
A cet effet, la direction générale des entreprises (DGE) et la direction interministérielle du numérique (Dinum), s’associent pour inciter les acteurs qui ont développé des solutions d’intelligence artificielle générative opérationnelles et disponibles sur le marché, à se faire connaître.
AMI-IA : date de limite de dépôt jusqu’au 15 mai
Les candidats peuvent déposer leur dossier de candidature sur la plateforme dédiée. Toute personne morale de l’Union européenne peut candidater, dont : les grands éditeurs de logiciels, les start-ups en phase d’accélération, les consortiums publics-privés et les associations et fondations.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 15 mai 2025.
Solution complète ou brique technologique
Cela peut concerner soit une solution complète, fondée sur de l’open source ou non, permettant à toute administration de mobiliser le potentiel de l’intelligence artificielle générative, sans avoir besoin de recourir à des profils techniques pour la mise en place, l’adaptation ou la maintenance. Peuvent notamment être proposés des outils de synthèse documentaire et aide à l’analyse de textes, des agents conversationnels, ou encore des solutions de détection de fraude et d’anomalies, etc. Soit une brique technologique servant le déploiement des IAG dans les organisations, et par exemple sans s’y limiter : l’inférence de modèles, la gestion de bases de données vectorielles (RAG et API) avec possibilité de cloisonnement par utilisateur, l’apprentissage spécialisé (finetuning) de modèles.
Les critères de sélection des solutions concernent la maîtrise, la pérennité et l’indépendance des systèmes d’information de l’État, l’hébergement sur un environnement SecNumCloud (une qualification de sécurité élevée attribuée par l’ANSSi, l’agence française cyber, Ndlr) en France ou dans l’Union européenne, le respect de la réglementation française et européenne, notamment en matière d’IA, le respect des droits d’auteur et du traitement des données personnelles et, bien sûr, la capacité matérielle à gérer l’utilisation simultanée d’un très grand nombre d’utilisateurs. En gros, tout ce qui peut permettre d’améliorer la qualité des services aux usagers, de réduire les délais de traitement ou de faciliter le travail des agents publics.
Les lauréats dévoilés en juin au salon Viva Technology
A l’issue de la sélection, les solutions retenues alimenteront la réflexion pour étoffer le socle technologique de l’IA générative Albert (l’API Gateway), véritable plateforme centralisée d’IA pour l’administration, déjà en développement et reposant sur un hébergement 100% français. Ces solutions feront l’objet d’un recensement. Elles seront présentées en complément d’un panorama des produits d’IA dans l’administration, qui sera prochainement publié sur le site de l’incubateur ALLiaNCE de la Direction interministérielle du numérique (Dinum).
Les lauréats seront dévoilés à l’occasion du 9e Salon Viva Technology, organisé du 11 au 14 juin à Paris, à l’Expo Porte de Versailles, le plus grand événement européen consacré aux startups et à la technologie. Une opportunité en or pour les entreprises de se positionner sur le marché prometteur de l’IA publique et la promesse d’une belle visibilité.
Liens utiles :
> Info ou intox ? Sesterce (Marseille) annonce un plan de 52 milliards dans l’IA
> France Digitale a identifié 40 start-up de l’IA en région Sud
> Data centers : après MRS5, Digital Realty en route pour un MRS6 à Bouc-Bel-Air
> Intelligence artificielle : Agnès Pannier-Runacher dans le Var pour parler économie bleue
> L’école du numérique La Plateforme ouvre la réflexion sur l’intelligence artificielle