Une métropole en pleine mutation digitale
Les nouvelles initiatives publiques et privées
Marseille n’est plus seulement le « port de la Méditerranée » : depuis 2024, le Smart Port in Med transforme le port en hub de données maritimes, laboratoire de jumeaux numériques et plateforme blockchain.
Parallèlement, la mairie déploie son plan d’écoles connectées : 470 établissements équipés de classes mobiles et d’écrans interactifs, avec 1,5 milliard € consacré aux logiciels libres et à l’équipement durable.
Côté privé, l’incubateur Marseille Innovation accompagne plus de 150 start-ups par an et a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires cumulé pour ses alumni. Cette dynamique est amplifiée par la French Tech Aix-Marseille, qui fédère quelque 500 jeunes pousses, 600 adhérents et totalise 330 millions d’euros levés depuis 2022, tous secteurs confondus : transport, greentech, santé et digital.
Les impacts sur les secteurs traditionnels
Commerce & artisanat. La place de marché municipale Consommons local et l’application Pickerr ont démocratisé le click-and-collect auprès de centaines de petites enseignes dans les 111 quartiers marseillais.
Tourisme. Le CityPass Marseille est désormais 100 % dématérialisé : billet sans contact, gestion des visites depuis le smartphone et analytics temps réel sur les flux de visiteurs.
Santé. L’Assistance publique–Hôpitaux de Marseille a ouvert un second centre de santé connecté dans les quartiers Nord : télémédecine intégrée, dossier partagé et partenariats hospitaliers réduisent les inégalités d’accès.
Défis de l’adaptation. Des commerces emblématiques — du Vieux-Port aux allées du Prado — peinent encore à intégrer paiement sans contact, gestion de stock omnicanale ou visibilité SEO. Les chambres consulaires multiplient diagnostics flash et formations express.
Les enjeux de connectivité et d’inclusion numérique
Vers une couverture numérique plus équitable
Au 1ᵉʳ janvier 2025, 84,9 % des 534 000 locaux marseillais étaient raccordables à la fibre, contre 79 % deux ans plus tôt. Côté 5G, plus de 1 100 sites sont actifs dans les Bouches-du-Rhône.
Pourtant la fracture demeure : la Fabrique de l’inclusion numérique expérimente la « connexion solidaire » auprès de 400 foyers des quartiers Nord et a ouvert un tiers-lieu d’apprentissage numérique. Les cartes de l’Observatoire régional révèlent encore des zones à moins de 40 Mbit/s autour de Saint-Antoine ou La Rose.
Une opportunité pour les loisirs en ligne : le cas du divertissement
L’extension de la fibre et de la 5G porte la consommation de divertissements dématérialisés. Le produit brut des jeux en ligne a progressé de 11,9 % en 2024, atteignant 2,59 milliards d’euros et 5,7 millions de comptes joueurs actifs. Les casinos en ligne, régulés depuis 2010, profitent pleinement de ce haut débit comme alternative de loisirs indoor.
Dans le sillage de cet essor des casinos en ligne, des annuaires spécialisés voient le jour. A ce titre, vous pouvez visiter le site art-fair-dijon.fr .
Quel avenir pour l’économie locale numérique à Marseille ?
Les opportunités d’emplois et de formations
Le bassin marseillais affiche 28 740 projets de recrutement pour 2025, dont près d’un sur deux est jugé « difficile » à pourvoir. Les métiers les plus recherchés :
- développeur full-stack
- data analyst
- technicien cybersécurité
- chef de projet e-commerce
Pour répondre à la demande :
- La Plateforme : 1 000 étudiants aujourd’hui, 3 000 prévus en 2026 sur 25 000 m² de campus.
- Simplon.co, Wild Code School, Le Wagon multiplient les bootcamps inclusifs.
- Le dispositif Transition Pro PACA finance jusqu’à 100 % des reconversions vers le numérique.
La résilience économique face aux crises futures
L’ouverture du Campus Cyber Région Sud Euromed (octobre 2024) symbolise la montée en puissance de la cybersécurité comme rempart pour les PME. Même logique au port : selon Hervé Martel, le choix d’un port plus vert et plus intelligent « renforce notre compétitivité » en optimisant flux et énergie.
Des partenariats majeurs, comme CMA CGM × Mistral AI (100 M € sur cinq ans pour des solutions d’IA maritimes), placent l’économie locale dans une spirale d’innovation continue… à condition de sécuriser données et talents.
Conclusion : une transition numérique à dimension humaine
La transition numérique marseillaise n’est pas qu’un alignement de câbles et de serveurs ; c’est un projet de société :
- Pour les citoyens : services publics agiles, accès aux soins, culture et mobilité simplifiés.
- Pour les entreprises : nouveaux débouchés, efficacité opérationnelle, marchés mondiaux à portée de clic.
Reste un impératif : accompagnement humain et solidaire — médiation numérique, formation continue, soutien aux commerçants indépendants. La question finale est donc ouverte : Marseille peut-elle devenir la capitale numérique de la Méditerranée ? Les bases sont posées ; la réponse dépendra de la capacité collective à faire rimer innovation, inclusion… et identité phocéenne.