C’est une terrible actualité qui vient de frapper Marseille. Elle touche avec une violence sans nom un jeune Marseillais, connu et reconnu, pour la noblesse de son engagement, la solidité de son éthique, la justesse de sa vision (1). Amine Kessaci vient de perdre son jeune frère de 20 ans, Mehdi, abattu par un tireur de quatre balles de 9 mm « en plein jour » comme le souligne La Provence.
Pourtant ce n’est pas le « quand » ou le « où » qui comptent ici mais le « qui » et le « pourquoi ». Amine avait déjà perdu son grand frère Brahim en 2020. On l’avait retrouvé mort et brûlé dans une voiture. Un « barbecue » comme le résument les policiers blasés par les horreurs qui accompagnent le quotidien des narco-trafiquants.
Et Amine avait pris son bâton de pèlerin, s’engageant à Europe-Ecologie les Verts, avec sa maman à ses côtés dans l’association Conscience, pour aider les familles et les mères de victimes, pour dire et redire qu’il n’y avait pas de fatalité à la misère qui frappe certains quartiers de Marseille et à la gangrène de la drogue qui tour après tour gagne leurs populations.
Pour l’avoir entendu le 13 novembre 2024, un an jour pour jour avant l’assainit de Brahim, invité par l’association Marseille et Moi – il intervenait aux côtés du magistrat Nicolas Bessone et du journaliste Philippe Pujol – on savait que ce talent politique en herbe portait haut une certaine idée de la société, de la communauté dont il était issu, de Marseille (voir la vidéo).
Le procureur Bessone, commentant l’assassinat du frère d’Amine, a affirmé vendredi que c’est « un contrat qui a été exécuté ». Et d’ajouter que c’est sans doute « Amine » qu’on voulait ainsi intimider.
Son petit frère se destinait à être gardien de la Paix. Ce sont des tenants d’une sale guerre qui l’ont assassiné. Amine a choisi de convaincre par la non-violence et la promotion de politiques sociale et culturelle. « La non-violence est une arme puissante et juste, disait Martin Luther King. Elle tranche sans blesser et ennoblit l’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit.» C’est à ce courage qu’à travers l’exemple d’Amine, il faut rendre hommage.
Hervé Nedelec
L’intégralité du Bloc-notes à retrouver ce dimanche sur Gomet’
Lien utile :
Une cagnotte en ligne a été ouverte pour venir en soutien à la famille Kessaci pour l’aider à faire face à ce nouveau drame
(1) Amine Kessaci est l’auteur d’un livre « Marseille, essuie tes larmes », sorti en octobre 2025, dans lequel à travers un récit il entame un dialogue post mortem avec son frère, Brahim, lui aussi assassiné. (Editions Le bruit du monde, 212 pages 20€)










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