Abandon de la Cité régionale du cinéma : « Marseille dans l’impasse » (Renaud Muselier)

L’assemblée plénière de la Région Sud se déroulait vendredi 25 octobre avec de nombreux dossiers à l’ordre du jour dont le bilan à mi-mandat de la majorité présidée par Renaud Muselier. Profitant d’une question de l’opposition RN sur le projet de Cité régionale du cinéma, la Région a officialisé son retrait du projet de Cité régionale du cinéma, comme nous l’avions évoqué dès la mi septembre et en expliqué les raisons.

C’est d’abord Michel Bissière, conseiller régional délégué à la vie artistique et culturelle et premier vice-président de la commission rayonnement culturel qui apporté une réponse technique. Rappelant que l’opération faisait partie du volet cinéma du plan Marseille en grand qui comprend d’autres réalisations (comme l’école Cinefabrique et la Cinémabase), il évoque d’abord le protocole d’accord qui avait été signé avec l’Etat par les collectivités (Région, département, métropole et Ville de Marseille) en 2022. « Nous nous sommes mis d’accord sur un projet et sur un protocole financier l’État, puis la Région, le Département et la Métropole ont confirmé le raccord par une délibération. Mais nous avons attendu presque deux années pour que la Ville de Marseille nous réponde…»

Dans ce contexte d’incertitude, aggravé par le nouveau contexte d’économies budgétaires, Michel Bissière confirme que la Région a pris l’initiative en septembre  .« d’informer le préfet de région que l’accord passé en 2022 était désormais caduc. (…) le projet dont nous pouvions être très fier dès le début doit être revu de fond en comble » souligne l’élu régional. Et de pointer la responsabilité de la mairie de Marseille. « Nous sommes nombreux à constater dans cet hémicycle, surtout depuis le début de cette séance, sur plusieurs questions à l’ordre du jour, que lorsque la Ville de Marseille participe à un projet, généralement ça ne fonctionne pas et c’est regrettable. »

Renaud Muselier : « Je ne suis pas une vache à lait »

Bien plus que regrettable, Renaud Muselier considère lui que c’est « catastrophique pour Marseille. » Lui aussi revient sur les circonstances qui ont fait évoluer la position de la Région. « L’incapacité » de la Ville à apporter de réponse entraîne de nombreuses incertitudes sur les clés de réparation, auxquelles s’ajoutent des surcoûts liés aux demandes d’Euroméditerranée en matière bâtimentaire, sur le site choisi (l’actuel Dock des Suds), des discussions sur la gouvernance, les coûts de fonctionnement… « On s’est aperçu que personne ne s’entendait et qu’il fallait que l’on paye tout. J’ai dit stop. (…) je ne suis pas une vache à lait. » 

« Ce qui se passe ici, c’est un désastre » (Renaud Muselier)

Un retrait qui laisse un goût très amer. « Oui ça a été mal piloté, mal géré mal organisé, mal structuré de sorte que tout le monde s’est greffé pour additionner tout et n’importe quoi (…) C’est une catastrophe pour Marseille, c’est un énorme échec pour la stratégie de développement de la structure cinéma dans notre région car je pense que c’était une très bonne chose. (…) c’était un très beau projet qu’avait une grosse ambition mais comme toujours, ce qui se passe ici c’est un désastre (…) Marseille est une impasse économique et financière. »

Renaud Muselier pointe une nouvelle fois la responsabilité de la mairie, et pas seulement dans le dossier cinéma, mais pour l’ensemble du plan Marseille en grand : « C’est une impasse dans le cadre des réponses techniques qu’elle nous apporte, c’est une impasse dans tous les domaines. Et d’ailleurs on le voit bien avec les résultats de Marseille en grand c’est une catastrophe. c’est une catastrophe pour la ville de Marseille. Cette histoire c’est une catastrophe parce que vous avez des planètes alignées avec un Président (…) qui se met à aimer Marseille, (…) avec cinq milliards d’euros (…) et l’on voit qu’à la sortie il n’y a que 1,31% d’engagés (voir le rapport de la Chambre régionale des comptes, ndlr). C’est un drame pour la ville. C’est inimaginable. »

Plus grave encore, selon Renaud Muselier, tout ce qui n’a pas été engagé ne sortira pas en période de crise.» Et de pointer un nouveau dossier dans l’impasse : le projet de cité judiciaire (plus d’infos à suivre sur Gomet’).

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