Les 15 et 16 octobre derniers avaient lieu, à l’initiative de l’Avitem (Agence des villes et territoires méditerranéens durables), de la Cité de l’agriculture, du laboratoire Telemme, d’Astredhor (Institut technique de l’horticulture) et de l’Afaup (Association française d’agriculture urbaine professionnelle) les journées des agricultures urbaines en Méditerranée à Marseille. La déclinaison de ce terme au pluriel n’avait rien d’anodin. Les tables-rondes ont en effet mis en relief la diversité des pratiques en matière d’agriculture urbaine, en s’appuyant sur divers exemples autour de la Méditerranée et au-delà. L’importance du soutien de la puissance publique est notamment apparu comme un élément saillant des débats.
« Il existe une vraie effervescence sur le sujet »
Dans le cadre créatif offert par l’espace Coco Velten, en face de la Porte d’Aix, une salle pleine à craquer est venue écouter les différents intervenants se succéder à la tribune. Parmi eux, Philippine Menier, chargée de mission emploi, insertion au sein de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Elle fait le constat d’une « vraie effervescence sur l’agriculture urbaine ». Dans son travail global sur l’emploi – insertion, elle fait le constat que « nous sommes de plus en plus mobilisés par des structures qui tendent vers des projets d’agriculture urbaine professionnalisés, de plus en plus complexes à accompagner ».
Une analyse partagée par Eric Duchemin, professeur associé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur de deux projets de recherche sur l’agriculture urbaine : « il y a cinq ans, on ne parlait pas de fermes urbaines, mais seulement de jardinage, de potagers partagés » affirme-t-il, relatant son expérience nord-américaine. Une montée en puissance de ces projets qui s’est plus imposée aux pouvoirs publics que l’inverse, comme en témoigne Philippine Menier : « Nous avons [au sein de la Métropole] un appel à projets dédié aux associations des quartiers prioritaires, explique-t-elle. Nous recevons de plus en plus de demandes pour des projets de jardins partagés ».