Carole Deumié, ancienne directrice de la formation de Centrale Marseille, vient de remplacer Frédéric Fiotadu à la tête de l’école. Elle compte s’appuyer sur le travail effectuer les années précédentes notamment sur l’alternance, elle espère également ouvrir l’établissement à de nouveaux publics et aux questions environnementales.
Quelle est la spécificité de l’école Centrale de Marseille ?
Carole Deumié : Notre spécificité est le modèle d’alternance intégrative. Nous sommes les premiers à avoir adopté un parcours de formation avec des temps d’apprentissage en atelier ou en entreprise autour de projets scientifiques et managériales. Le principe est de mettre le plus possible les étudiants en situation pour leur apprendre à adopter leurs comportements face à des problématiques concrètes. Nous restons une école d’ingénieurs généralistes capables de faire face à tous types de situation. Ils ont le choix de mener leur projet au sein de l’école ou dans des entreprises.
Vous poussez donc le principe de l’alternance dans et en dehors de l’école. Sentez-vous que l’image de ce type d’apprentissage s’est améliorée ?
C. D. : Un peu mais pas assez à mon goût. Actuellement, nous avons 70 étudiants qui effectuent une alternance en dehors de l’école sur 300 élèves au total. Ça fait moins d’un quart, on peut encore progresser. Nous sommes toujours la seule école à proposer l’ensemble des parcours en alternance, c’est dommage. En faisant évoluer les maquettes des cursus, on a découvert que l’alternance permettait d’offrir de nouvelles compétences aux étudiants et de leur donner le goût d’entreprendre, d’inventer de nouvelles choses.
L’alternance est-elle un levier d’ouverture sociale pour les écoles d’ingénieurs ?
C. D. Oui, c’est indéniable. Cela permet par exemple de financer ses études même si je trouve que ce n’est pas encore suffisamment reconnu chez les publics qui en ont le plus besoin. A Centrale Marseille, on essaye également de s’ouvrir de plus en plus à de nouveaux publics dès la sélection. Nous en sommes désormais à 40 élèves qui ne sortent pas d’une classe préparatoire sur les 300. On recrute de plus en plus chez les DUT et les licences car on y trouve des talents insoupçonnés. Ceux qui font le choix de ces passerelles réussissent très bien chez nous mais encore une fois, cette voie est encore trop méconnue et il faut davantage communiquer dans les établissements.