Effervescence. Rires. Communion et ambition ! Voilà les mots qui caractérisent la grande soirée de lancement de la nouvelle équipe d’animation d’Aix-Marseille French Tech (AMFT), mercredi 21 mars, aux Grandes Tables de la Criée. Présidé par Pascal Lorne, P-dg de Go Job, les membres du collectif d’entrepreneurs arboraient fièrement sur leur tenue d’occasion, le coq rouge (un badge imprimé en 3D) symbole d’un label dont tous aujourd’hui souhaitent qu’il rayonne par-delà les frontières.
Pour marquer leur implication et leur soutien, les élus du territoire, parmi lesquels Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille, en charge de l’économie, le premier adjoint Dominique Tian, Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence en charge de l’agenda de la mobilité, n’ont pas manqué ce rendez-vous. Le président de la Métropole Aix-Marseille Provence, Jean-Claude Gaudin est également venu soutenir la nouvelle gouvernance AMFT aux côtés de Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP. Aucun discours des acteurs institutionnels n’a été prononcé, laissant au collectif le soin de présenter leur projet. Et c’est par des remerciements à l’attention de l’équipe précédente (Medinsoft, lire notre article) que Pascal Lorne a débuté son propos. « A ceux qui, aux opérations, ou dans l’ombre, ont œuvré à faire avancer le label. Si on continue aujourd’hui, cette passation de relais, c’est aussi pour fédérer et continuer avec toutes les personnes qui de proche ou de loin ont démarré ce travail il y a trois ans, et a amené AMFT là où elle est aujourd’hui », a-t-il déclaré, déclenchant une foule d’applaudissements. Un brin ému, Pascal Lorne a annoncé vouloir « aller encore plus loin s.
L’expérience en chiffres
Pendant neuf mois où il a fallu collecter tous les besoins pour constituer un nouveau dossier de candidature, le collectif composé de douze membres s’est interrogé sur sa légitimité. Pour répondre à cette question, et asseoir leur position, les entrepreneurs de l’association Aix Marseille 2.0 créée pour l’occasion à l’automne 2017, font parler leurs chiffres. A eux douze, ces dix dernières années, ils ont créé sur le territoire 39 entreprises et start-up et géré 130 levées de fonds permettant de récolter 290 millions d’euros de fonds privés qui sont allés vers la recherche et le développement de l’innovation sur le territoire ; ils annoncent avoir créé 2 170 emplois, 47 filiales à l’étranger ou encore cumulé 1,78 milliard d’euros de chiffres d’affaires dont 36% en export. Avec leur expérience de chef d’entreprise, l’un des enjeux affichés de la nouvelle équipe d’AMFT est d’aller davantage à l’international, participant ainsi à la stimulation économique du marché et être en capacité d’attirer des talents sur le territoire. « Donner à chacun la chance de dire “je tente” et y arriver », insiste Pascal Lorne, avant de céder la scène aux membres de son équipe pour présenter leur rôle respectif et les différents leviers d’actions qui vont être mis en œuvre.
La stratégie à l’internationale
Bertrand Bigay, patron de P.Factory a assuré la volonté d’aider les entrepreneurs et le développement économique en répondant le plus précisément à la demande, « sans faire à la place de ceux qui font. » Cyril Zimmermann, président fondateur d’AdUx Digital et président de l’Acsel (acteurs français du numérique), a exprimé la nécessité de connectée AMFT avec les réseaux « en dehors de nos territoires, utiliser des relais pour exister ici et ailleurs. » Pour les questions internationales, Isadora Bigourdan de l’Agence Française développement, Lionel Minassian, vice-président de thecamp et Vincent Berge, ancien P-dg et fondateur de Think &Go, répondront présents avec deux grandes missions : « avoir des tech champion chez nous, mais aussi de les exporter et aller chercher des experts, quand ils ne sont pas chez nous, au bon endroit pour les ramener sur le territoire. »
Détenir les contacts de tous les responsables de réseaux français et à l’étranger, c’est la capacité « de vous aider et de vous apporter les relais pour aller tester un marché, être gagnant et ne pas perdre de temps. Si on veut devenir tech champion, il faut profiter de l’expérience des autres pour pouvoir y arriver » explique Vincent Berge. Le développement de Marseille en tant que hub de l’innovation émergente entre l‘Afrique et l’Europe fait partie de la stratégie de développement. « Fred (Frédéric Chevalier, fondateur de thecamp, disparu en juillet dernier) aurait été heureux de vous voir tous réunis ici pour voir ce niveau d’ambition », a ajouté Lionel Minassian. Travailler sur une ambition commune, réunir des talents, accompagner ce parcours de l’innovation et faire rayonner la technologie sur le territoire au profit des entreprises, ce sera la mission de la Satt Sud-Est. « Aujourd’hui, le transfert de technologie demeure un parcours du combattant, nous avons cette ambition d’accompagner sa simplification », assure son président Laurent Baly.
« Faire du business »
Dans le collectif, il faut également compter sur les femmes, à l’image de Valérie Segretain. La fondatrice de Customer Labs ambitionne d’être la French Tech de toutes les start-up quelle que soit leur taille en les écoutant et en facilitant l’accès à l’information. Côté financement, il s’agira de faire venir des investisseurs, élargir le portefeuille et faire en sorte que Marseille soit une destination pour les VC (Venture capital – fonds d’investissement), en leur proposant des locaux au World Trade Center « pour qu’ils se sentent ici chez eux. » Des rencontres plus régulières avec des investisseurs seront également organisées. Premier rendez-vous donné le 7 juillet avec une étape de France Digitale, à Marseille.
« Faire du business » c’est un objectif revendiqué, assumé et affirmé par AMFT selon Valérie Segretain. « La levée de fonds c’est bien, aller chercher des investisseurs c’est parfait mais si on n’a pas de clients ça ne sert à rien. Avec le dispositif Ton Territoire, ton 1er client : l’objectif est que des entreprises (PME et ETI) donnent leur chance à des start-up de la région et qu’elles trouvent leurs premiers clients ». Patrick Siri, fondateur et président de P.Factory a présenté, quant à lui, le club Open innovation qui sera animé par Laurence Fontaine, présidente d’Acta Vista. 16 grands comptes ont déjà rejoint ce club qui se veut « la porte d’entrée pour les grands groupes et aussi pour les PME dans le domaine de l’open innovation ». La filière des industries créatives sera incarnée par Mathieu Rozières, patron de Black Euphoria.
« Un budget maîtrisé »
Marie-Laure Guidi, P-dg de Ioda Consulting, occupera un poste de poids. Expert comptable de profession dans le domaine de l’innovation, elle était toute désignée pour être la trésorière. De son côté, elle a promis un « budget maîtrisé (…) qui sera constitué au départ de fonds publics mais nous travaillerons pour avoir un équilibre rapidement fonds privés et publics » Les cotisations seront également gratuites pour l’année 2018, « car le AMFT appartient à tous ». Pour conclure la soirée, Olivier Mathiot, fondateur de PriceMinister et le champion du monde de kite surf, Alex Caizergues ont réaffirmé le souhait de faire rayonner le territoire. Olivier Mathiot voit grand pour Marseille. « On devrait se donner l’ambition d’être une métropole qui se voit du ciel ».
Repères :
A propos de l’ancienne équipe AMFT.> Pascal Lorne : « Nous sommes dans l’ouverture ». Pour Pascal Lorne, il n’y a pas matière à polémiquer à propos de la précédente gouvernance avec laquelle il est, selon le courrier du président de la Métropole, dans l’obligation de travailler : « Certains de l’ancienne équipe nous ont rejoint, comme Valérie Segretain, et deux-trois autres vont arriver », nous a-t-il confié sans vouloir révéler les noms. « Ce n’est pas un problème de personnes. Ce qu’il faut se dire c’est que nous devons arriver à fédérer tout le monde. Nous sommes dans l’ouverture et on attend qu’ils reviennent vers nous. C’est maintenant à eux de voir s’ils veulent venir. L’énergie du collectif ce n’est pas des propositions de postes, mais qui veut faire quoi. Nous avons eu des interactions avec l’autre équipe et des rendez-vous vont se prendre ».
> Jean-Luc Chauvin: « L’obligation est de rassembler tout l’écosystème » Lundi 19 mars, Stéphane Soto évoquait le fait que le choix d’écarter Medinsoft de la gouvernance d’Aix-Marseille French Tech, était le résultat du « match retour de l’élection à la Chambre de commerce et d’industrie ». Pour Jean-Luc Chauvin, « cela n’a pas de sens. Le fait générateur ce sont des personnes qui ont souhaité s’arrêter et un écosystème qui se réveille. Il y a eu un appel à projet, deux candidatures et un choix. Ce qui a été fait jusqu’à présent, c’est exceptionnel, et indispensable, et maintenant nous entrons dans une deuxième phase. Ce projet a été choisi et a aujourd’hui l’obligation de rassembler tout l’écosystème pour mettre en avant les start-up. »
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